La Presse (Tunisie)

Rush vers les plages

Les baigneurs bravent les vagues déferlante­s de la mer par un temps venteux pour se distraire avant tout

- Mohamed Salem KECHICHE

Les baigneurs bravent les vagues déferlante­s de la mer par un temps venteux pour se distraire avant tout

La Marsa. Il est quatorze heures. La plage est bondée de monde et les vacanciers de tout âge s’en donnent à coeur joie. Une nouvelle tendance se dessine. Les familles tunisienne­s se rendent de plus en plus à la mer et optent de moins en moins pour les piscines des hôtels, et pour cause! Confronté à la cherté de la vie et l’inflation, le vacancier lambda est vite pris de tournis. Le coût d’accès à la piscine devenu trop élevé pour les bourses moyennes refroidit les ardeurs. Les familles qui jonglent tant bien que mal avec les dépenses de l’été et qui essaient de gérer leur budget préfèrent louer un parasol sur la plage, ce qui leur revient moins cher que de passer une matinée ou une après-midi au bord de la piscine avec les consommati­ons incluses. En effet, il suffit de s’acquitter du coût du parasol et le tour est joué. Mais est-ce vraiment tout pour couronner une journée agréable et sans trop de tracas pour le portefeuil­le ?

Hausse des tarifs et des frais

Car consentir à mettre une vingtaine de dinars pour obtenir un parasol, quatre chaises en plastique et une table n’est pas abordable pour tout le monde. La donne a changé car il y a une tarificati­on admissible au minimum. Si on y ajoute les frais de stationnem­ent de la voiture dans les aires prévues par la municipali­té de Tunis pour un dinar de l’heure, il faudra compter entre cinq et dix dinars avant d’accéder à la plage pour la journée. Quand on sait qu’un « sou est un sou », chaque dinar déboursé compte pour un chef de famille pour qui la note sera salée et parfois amère. Malgré la dépréciati­on du dinar, le Tunisien ne renonce pas aux petits plaisirs de la vie. Les retardatai­res, eux, doivent mettre la main à la poche et octroyer aux gérants de la plage une rallonge de cinq ou dix dinars! Comme toujours, le pauvre client en a pour son prix. Rien ne freine l’appât du gain des Tunisiens où qu’ils soient. Tantôt de façon illicite ou frauduleus­e, tantôt abusive. Même le glacier artisanal qui longe la corniche qui jouxte la plage de La Marsa a gonflé ses tarifs il y a quelques semaines pour rafler un grand pactole. Un cornet de deux boules de glace vous coûtera trois dinars en pièces sonnantes et trébuchant­es. La glace avec un parfum unique n’est plus proposée à la clientèle. Des prix qui s’alignent sur ceux des meilleurs vendeurs de glace italienne qui avoisinent le coin.

Gare à la noyade !

Le week-end passé, la mer est agitée, plutôt froide par endroits. Le vent fort n’a pourtant découragé personne, pas même les tout petits qui barbotent allégremen­t. Certains adultes rejettent l’idée de passer un moment désagréabl­e. Moez M., père d’une fille de deux ans, fait la moue. «Je suis juste venu pour rafraîchir mon bébé. Pour ma part, je n’aime pas l’idée de me battre avec les vagues déferlante­s de la mer». Le risque des noyades hante chaque année les esprits. Des centaines de cas sont signalés. Cette année, la mer continue à faire des victimes. Un jeune étudiant en ingéniorat s’est noyé vendredi dernier à La Marsa. Il faut espérer que les cas de noyade seront moins nombreux que l’an dernier. «Essif dhif», ce dicton tunisien signifie combien la saison estivale est courte et rapide comme l’éclair.

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