La fuite en avant
UNE énième flambée des prix. L’effet domino que suscitera l’augmentation du prix de l’essence à la pompe aura raison de la tendance farniente de cet été 2018 qui s’annonce déjà bien chaud et pas qu’au mercure. La crise politique qui dure depuis trois mois ne s’est pas encore calmée qu’une autre pointe son nez : la pression sociale de la rue contre la flambée des prix et la forte dégradation du pouvoir d’achat que la première centrale syndicale des travailleurs a annoncée pour la semaine prochaine. Les travailleurs sont donc appelés à battre le pavé et à braver la canicule et le soleil de plomb pour donner le rythme contestataire à cette période estivale habituellement consacrée aux congés annuels et aux soirées festivalières.
Les coulisses de la crise laitière ont une nouvelle fois remis sur le tapis le problème de la spéculation et de l’avidité des commerçants et des distributeurs qui détiennent les rênes de la filière alimentaire. Cette crise a confirmé ce que tout le monde sait déjà : le gouvernement n’a pas les moyens, humains et financiers, pour mener une vraie battue, décisive, contre tous ceux qui sapent les assises de l’économie nationale tels que les spéculateurs, les contrebandiers, les corrupteurs et les corrompus, les barons de l’économie souterraine et parallèle, les évadés fiscaux, et la liste est longue. Tout un pan de l’économie nationale échappe à l’Etat et c’est là que se trouve l’argent du peuple qui manque au gouvernement pour relancer les projets, créer les emplois et former des contrôleurs en nombre suffisant pour préserver l’argent du contribuable. Le tableau est pathétique : l’Etat s’appauvrit quand une partie du peuple s’enrichit outrageusement.
La pression sociale, c’est bien ! La liberté d’expression et de protestation est le véritable et unique acquis depuis 2011. Les citoyens qui travaillent à la sueur de leur front ont le droit de vivre dignement sans être menacés de précarité et de lendemains incertains. C’est aussi ça vivre dans un régime démocratique. Mais ce n’est pas suffisant. Il manque la charge productive et l’engagement au travail, seuls leviers capables de faire redémarrer la machine économique. Malheureusement, les syndicats, les groupes de pression, les partis politiques n’en parlent pas, ne s’en soucient même pas. Ils semblent dire à leurs adhérents et affiliés que le travail s’arrête aux revendications.
Pourtant, les expériences sont nombreuses. Les peuples qui ont franchi les frontières de la pauvreté ne vivent pas d’amour et d’eau fraîche. Ils n’ont même pas de séance unique en été. Quant à nous, avec le mois de Ramadan, cela nous fait trois par an.
tout un pan de l’économie nationale échappe à l’etat et c’est là que se trouve l’argent du peuple qui manque au gouvernement pour relancer les projets, créer les emplois et former des contrôleurs en nombre suffisant pour préserver l’argent du contribuable. Le tableau est pathétique : l’etat s’appauvrit quand une partie du peuple s’enrichit outrageusement