Les limites du présent et l’enseignement du passé

Ce travail est un retour aux sources, aux fondamentaux de l’action théâtrale et à l’Histoire contemporaine du théâtre tunisien.

Le théâtre est célébré au Kef cette année, cette ville, qui a connue les plus belles expériences scéniques, fête ses 50 ans de création théâtrale. Et c’est avec un incontournable du répertoire tunisien que le Centre des arts dramatiques et scéniques du Kef offre au public une opportunité de revenir aux fondamentaux. «Al Kadimoun», d’après «Diwan Zenj» de Ezzedine Madani, mise en scène de Sami Nasri a été présenté le week-end dernier au Kef. Ce travail est un retour aux sources, aux fondamentaux de l’action théâtrale et à l’Histoire contemporaine du théâtre tunisien. Cette pièce, écrite par Ezzedine Madani, a été mise en scène dans les années 70 par la troupe régionale du théâtre du Kef. La remettre en scène et au goût du jour vient d’un réel désir de rendre hommage au fondateur de la troupe feu Moncef Souissi, celui qui a marqué de son action et de son engagement toute la scène artistique, et c’est aussi une célébration des 50 ans de théâtre de cette troupe ancestrale. La pièce se place au coeur de la révolte des esclaves pendant le règne des Abbassides. Elle traite de révolution, de changement politique et d’enjeux économiques, elle évoque la situation actuelle et des limites du présent et l’enseignement du passé. Cela nous permet de réfléchir le présent et aussi d’investir le passé en questionnant les changements sociaux, les mécanismes du politique et les défis civilisationnels.