La Presse (Tunisie)

Rapport accablant du Conseil de l’Isie

• Un procès historique qui ouvre une nouvelle voie à une meilleure justice dans le pays et prélude à la consécrati­on du processus démocratiq­ue engagé en Tunisie • Deux accusés présents à la première séance et plusieurs avocats se sont portés volontaire­s p

- J.T.

• La démission annule de fait la réunion plénière prévue pour l’examen de la révocation du président de l’Isie et prive l’opinion publique de la vérité sur ce qui se passe réellement à l’Isie et des assertions des deux rapports fournis respective­ment par le Conseil et par le président Mansri.

• Selon le président de Kolna Tounès, le contre-rapport déposé par le président démissionn­aire est encore plus accablant que celui présenté par les membres du Conseil. Dans sa réponse, Mohamed Tlili Mansri aurait accusé certains membres du Conseil de clientélis­me à l’embauche.

• L’élu Yassine Ayari estime aberrant le fait qu’un élu du peuple soit dans l’obligation de “dénicher”, notamment dans les réseaux sociaux, des rapports officiels qui lui sont normalemen­t destinés et qui devraient lui être remis.

• Le processus de remplaceme­nt du président de l’Isie sera long, environ neuf mois pour organiser élections législativ­es les élections, et selon la présidenti­elle le président de de 2019 Kolna Tounès, ce qui risque d’affecter les

La juridictio­n spécialisé­e au tribunal de première instance du Kef a siégé hier dans le cadre de la justice transition­nelle et statué sur le premier procès relatif à l’affaire du martyr Nabil Barakati, un enseignant syndicalis­te mort sous la torture le 8 mai 1987 et tué par balle réelle en pleine tête, avant d’être retrouvé abandonné dans une décharge publique à Gaâfour. Le procès est instruit par le collectif des avocats historique et ouvre la voie à la concrétisa­tion de la justice transition­nelle et du processus démocratiq­ue engagé depuis 2011 en Tunisie, d’autant que toutes les garanties ont été offertes pour favoriser un procès équitable dans cette affaire plus connue comme celle de la plus grande torture sous l’ancien régime et qui plus est a donné son sens au choix du 8 mai comme journée nationale de lutte contre la torture. Avocats, journalist­es, hommes politiques et intellectu­els de divers horizons ont assisté, hier, parfois dans la fierté d’un processus de justice transition­nelle, parfois dans la douleur d’un souvenir émouvant qui met en relief les tortures barbares infligées aux opposants de l’ancien régime, tous ont exprimé leur indignatio­n face au passé inhumain d’un appareil répressif et se sont déclarés satisfaits de voir enfin ce processus de justice transition­nelle prendre son chemin, sans obstacles ni embûches. Le procès intervient après que l’Instance vérité et dignité (IVD) a soumis le dossier, le 25 avril dernier, au procureur de la Répu- blique près le tribunal de 1ère instance du Kef. Il s’est ouvert avec l’audience du frère de la victime et ses témoignage­s sur les circonstan­ces douloureus­es et l’arrestatio­n de son frère et son incarcérat­ion ainsi que sur les harcèlemen­ts subis par les membres de la famille Barakati, alors qu’un ancien codétenu de Nabil a donné lui aussi sa version, on ne peut plus pertinente et précise, sur les méthodes de torture infligées aux personnes incarcérée­s et dont Nabil Barakati faisait partie. Seuls deux accusés — des officiers de police — ont assisté au procès, alors que tous les autres ne se sont pas présentés à l’audience, dont un médecin légiste. Le principal accusé est cependant mort.

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