Vers une prolongation des négociations ?
C’est le souhait de la présidence de l’Union européenne, assurée actuellement par l’Autriche
AFP — Le chancelier autrichien Sebastian Kurz, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE, a évoqué hier la possibilité de prolonger les négociations sur le Brexit pour empêcher que la Grande-Bretagne quitte l’Union sans accord de divorce. Les inquiétudes augmentent sur une possible sortie du Royaume-Uni le 29 mars 2019 de l’UE sans accord de retrait, ce qui est avant tout dû à l’épineuse question de l’Irlande du Nord et comment éviter des contrôles à la frontière entre cette partie de l’île et la République d’Irlande. « J’espère que nous parviendrons à résoudre la difficile question de l’Irlande du Nord et la potentielle frontière. Si nous ne parvenons pas à une solution, alors je plaide pour que l’on poursuive les négociations afin d’éviter un Brexit dur » , a déclaré M. Kurz, lors d’une rencontre avec la presse étrangère à Vienne. A la question de savoir s’il était pour une extension de l’article 50 — qui prévoit normalement seulement deux ans de négociations entre le jour où le pays, en l’occurrence la Grande-Bretagne, a notifié à l’Union son désir de sortir de la quitter et le jour de sa sortie effective —, il a répondu: «nous allons voir». En principe, c’est au négociateur en chef de l’UE pour le Brexit, Michel Barnier, de proposer l’extension de l’article 50 et c’est aux 27 Etats membres de l’UE d’accepter ou non à l’unanimité cette proposition. L’intervention du jeune dirigeant autrichien de 31 ans, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE ces six prochains mois, intervient alors que la Première ministre britannique, Theresa May, est en train de préparer un nouveau plan sur les relations entre la GrandeBretagne et l’UE après le Brexit afin de résoudre la question irlandaise. Mais les idées de Mme May devraient probablement être rejetées non seulement par les partisans d’une ligne dure dans son cabinet, dont le ministre du Brexit, David Davis, mais aussi par Bruxelles. M. Kurz a indiqué qu’il se rendrait en Irlande et au RoyaumeUni la semaine prochaine et qu’il y rencontrerait les deux Premiers ministres de ces pays. « Nous espérons que nous serons capables d’aider dans les six prochains mois», a dit le dirigeant autrichien. Et de répéter que son but était de parvenir à un accord avec le Royaume- Uni, mais que si ce n’était pas possible d’éviter un Brexit dur, alors il faudrait continuer à négocier.