La Presse (Tunisie)

Qui n’avance pas recule !…

De 1978 à 2018 : 40 ans de participat­ion tunisienne aux phases finales de la Coupe du monde. Cinq participat­ions, mais la moisson reste bien maigrichon­ne.

- Amor BACCAR

Depuis 1978, la Tunisie a pris part à cinq éditions de la phase finale de la coupe du monde, soit en moyenne une fois sur deux. Ce fut en 1978, 1998, 2002, 2006 et 2018. A noter qu’après notre fameuse aventure de 1978 qui a laissé de très fortes impression­s chez tous les spécialist­es du ballon rond dans le monde, notre équipe nationale a connu une éclipse totale qui a duré exactement vingt ans. Là encore, on décèle un autre mérite de la génération 78, celui d’avoir été numéro un d’Afrique lorsque la représenta­tion du continent noir n’était accordée qu’à une seule nation dans les phases finales de la coupe du monde. Et même si la Tunisie avait ouvert la porte à une plus importante représenta­tivité pour l’Afrique accordée depuis 1982 grâce au niveau mondial qu’elle avait affiché en Argentine, la relève n’a jamais été assurée. Pire encore, on avait connu une disette en coupe du monde à laquelle on n’arrive pas à trouver une explicatio­n plausible à ce jour. Bien que d’aucuns pensent qu’on peut expliquer cette longue traversée du désert par le fait que la plupart des pays africains qui se sont succédé par la suite dans les phases finales de la coupe du monde avaient un grand nombre de joueurs profession­nels évoluant en Europe. Chose qui faisait criardemen­t défaut dans nos sélections avant l’an 2000. Mais de 1998 à 2006, la Tunisie a participé trois fois d’affilée aux phases finales du mondial au point de devenir une habituée du plus grand tournoi footballis­tique du monde. Mais cela n’était pas suffisant pour aguerrir, pour autant, nos footballeu­rs internatio­naux et leur per- mettre d’atteindre la vraie dimension mondiale escomptée.

Dix points en quinze matches joués

En effet, après les 4 points récoltés en 1978 (1 victoire, un nul et une défaite) et la très honorable participat­ion, 7 points seulement ont été ramassés par nos équipes nationales de 1998, 2002, 2006 et 2018 répartis comme suit : 3 petits points sur les trois éditions de 1998, 2002 et 2006 et 3 en 2018. C’est qu’il aura fallu attendre 2018 pour voir notre onze national remporter une deuxième victoire ponctuée des deuxièmes trois points (Tunisie/ Mexique 3-1 en 1978 et Tunisie/ Panama 2-1 en 2018). Quand on sait que la Belgique, qui n’a jamais remporté la coupe du monde de toute son histoire, vient de récolter 9 points entiers (carton plein) en trois matches au cours du premier tour, on constate l’énorme écart qui nous sépare encore des équipes européenne­s : 10 points en 5 éditions et en 40 ans pour la Tunisie contre 9 points au premier tour pour la Belgique dans l’édition actuelle. Cela se passe de tout commentair­e et ne permet aucune analyse, sinon qu’il n’y a que le travail scientifiq­ue qui paie. Ce n’est donc pas avec notre éternelle improvisat­ion et notre politique hasardeuse qu’on peut espérer rattraper notre grand retard qui ne fait que s’accentuer d’une édition à l’autre. Car malgré les trois points «trompeurs» réussis au détriment du très modeste Panama, le niveau de notre football s’est avéré très faible même par rapport à celui des nations «novices», comme le Japon, la Corée du Sud, l’Islande, (etc.) qui arrivent à faire trembler les nations capées «ès» football.

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A l’exception de l’inoubliabl­e épopée argentine, la Tunisie a déçu lors des quatre participat­ions suivantes en Coupe du monde
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