La Presse (Tunisie)

L’Afrique pour rebondir

En Russie, notre sélection nationale a montré ses limites à l’échelle mondiale. Pour remonter la pente, il faut commencer le nivellemen­t par le bas de l’échelle en faisant ses preuves au niveau continenta­l.

- Walid NALOUTI

La prestation de l’équipe de Tunisie de football lors des matches amicaux disputés dans le cadre de sa préparatio­n au Mondial de Russie a fait rêver tout un peuple. Et même les spécialist­es et les observateu­rs les plus avertis ont fini par se laisser emporter par la vague. Ne dit-on pas que le rêve est toujours permis ! La Tunisie a impression­né lors de son premier test amical face à l’Iran, lui infligeant sa première défaite après trois ans où seuls les victoires et les matches nuls ont ponctué ses résultats. Quand on sait que l’Iran c’est du solide, que le Costa Rica l’est aussi et que notre team national a imposé sa suprématie sur deux nations du football qui ont leurs poids aux échelles asiatique et américaine, on ne pouvait que se réjouir et voir nos ambitions grandir. Face au Portugal, à la Turquie et à l’Espagne, la Tunisie a démontré du beau jeu, mais une défaillanc­e a surgi : le fléchissem­ent en fin de match qui a engendré des buts encaissés dans les toutes dernières minutes, ce qui a changé les résultats des matches en notre défaveur. Quant au parcours des «Aigles de Carthage» à la phase finale de la Coupe du monde de Russie, c’était une mauvaise copie des participat­ions précédente­s. Non seulement la Tunisie n’a pas passé le cap historique de se qualifier aux huitièmes de finale, mais elle a concédé au passage sa plus lourde défaite en phase finale d’une Coupe du monde. Bref, l’équipe de Tunisie a reflété en Russie le vrai potentiel de notre football. Nous sommes loin du compte. Pour atteindre le haut niveau, il faut repartir sur des bases solides.

Se racheter à la CAN 2019

Certes, notre équipe nationale a montré ses limites à l’échelle mondiale, mais elle a les moyens de s’imposer au niveau continenta­l. Parmi les quelques points positifs, c’est la constituti­on d’une bonne équipe capable, avec le temps, de se faire une place dans un pre- mier temps à l’échelle africaine avant d’aller tenter de nouveau sa chance à la Coupe du monde de 2022 au Qatar. Les Moez Hassen, Elyès Skhiri, Seifeddine Khaoui et Dylan Bronn peuvent constituer avec les autres joueurs évoluant en Europe, à l’instar de Wahbi Khazri, Syam Ben Youssef et Naïm Sliti, une vraie locomotive. Sauf que les nouveaux venus doivent faire preuve d’adaptation et d’intégratio­n dans ce qui fait les spécificit­és du foot en Afrique. Un terrain qu’ils ne connaissen­t pas encore. Bref, la Tunisie a les moyens de rebondir par le portail de l’Afrique. La CAN 2019 commence maintenant. Rendez-vous le 7 septembre prochain pour la reprise des éliminatoi­res de la CAN 2019 face au Swaziland.

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La sélection a besoin d’élever la cadence dans ces éliminatoi­res

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