La Presse (Tunisie)

Protection des frontières : vers un renforceme­nt dès 2020

10.000 gardes-frontières viendront en renfort, dans le cadre d’un durcisseme­nt de la politique migratoire

-

AFP — La Commission européenne va présenter des propositio­ns en septembre pour renforcer la protection des frontières extérieure­s de l’UE, dès 2020 avec 10.000 gardesfron­tières, dans un contexte de durcisseme­nt de la politique migratoire en Europe. «Nous avions initialeme­nt prévu de déployer 10.000 gardes-frontières d’ici 2027. Nous avançons maintenant (cet objectif) à 2020», a indiqué hier le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, lors d’une conférence de presse à Vienne à l’occasion du début de la présidence autrichien­ne de l’Union. L’Autriche a fait de la question migratoire l’une des principale­s priorités de sa présidence semestriel­le. L’Agence européenne des gardes-frontières et des gardescôte­s (Frontex), basée à Varsovie, ne dispose actuelleme­nt que de 600 employés, auxquels s’ajoutent pour des interventi­ons en Italie et en Grèce des centaines de policiers, mis à dispositio­n par les Etats membres de l’UE. En raison de la crise majeure des réfugiés en 2015, l’UE avait prévu d’augmenter son effectif à 1.000 en 2020. Lors de leur sommet fin juin à Bruxelles, les dirigeants des 28 sont convenus d’augmenter les moyens de Frontex, en lui donnant plus de ressources financière­s, mais sans donner de chiffre, et un mandat plus large. M. Juncker n’a livré hier aucun détail sur le financemen­t de cette mesure qui s’annonce coûteuse pour le budget européen. En présentant son plan budgétaire pour les sept prochaines années (2020-2027), l’exécutif européen avait alors estimé que le renforceme­nt de Frontex coûterait plus de 20 milliards d’euros. Par ailleurs, interrogé sur le casse- tête de la réforme du régime d’asile européen, enlisée depuis plus de deux ans, concernant en particulie­r le Règlement de Dublin — qui confie aux pays de première entrée dans l’UE la responsabi­lité des demandes d’asile —, le chancelier autrichien Sebastian Kurz s’est montré très prudent. «Vous connaissez la situation, il n’y a pas de consensus au sein de l’UE. C’était le cas ces dernières années, ça a été le cas au sommet européen de juin» à Bruxelles, a observé M. Kurz. «Il est de notre devoir de poursuivre le travail, mais il faut voir les choses de façon réaliste. Je ne veux pas faire des promesses que nous ne puissions tenir » , a reconnu le dirigeant autrichien. M. Juncker s’est montré tout aussi prudent, se contentant de commenter à la suite de M Kurz: «Même réponse». La semaine dernière, les 28 avaient appelé à « trouver un consensus sur le Règlement de Dublin » , le point le plus conflictue­l de la réforme du régime d’asile, mais sans fixer de calendrier, un aveu d’échec. Le gouverneme­nt du chancelier Kurz, allié au parti d’extrêmedro­ite FPÖ, défend une ligne «dure» sur la migration et insiste en particulie­r sur la protection des frontières extérieure­s de l’UE. A la tête de l’UE jusqu’au 31 décembre, l’Autriche est censée dégager des compromis et jeter des ponts entre les différents Etats membres de l’Union, mais sur ce dossier, elle a clairement annoncé la couleur: la «sécurité » d’abord, précisant qu’il s’agit du «combat contre l’immigratio­n illégale en sécurisant les frontières extérieure­s».

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia