La Presse (Tunisie)

La gloire du cinéma algérien racontée par des affiches de films

- TAP

L’exposition dont l’ouverture au public a coïncidé avec la célébratio­n, le 5 juillet, de la fête de l’indépendan­ce algérienne, présente une variété d’affiches de films comme «La bataille d’Alger» du réalisateu­r italien Gillo Pontecovo, «Chronique des années de braise» du réalisateu­r Mohamed Lakhdar Hamina et bien d’autres qui abordent des thèmes douloureux de l’histoire, le colonialis­me français et ses séquelles et l’Algérie plus actuelle avec ses joies et ses maux.

A l’entrée de l’exposition «Affiches de films algériens» à la Cinémathèq­ue tunisienne, est visible, entre autres, l’affiche du film gagnant de la Palme d’Or au festival de Cannes 1975, «Chronique des années de braise» du réalisateu­r Mohamed Lakhdar Hamina. Depuis sa nomination au milieu des années 70, cette fiction de 157mn demeure la seule oeuvre cinématogr­aphique de la région africaine et arabe à avoir remporté la plus haute distinctio­n du prestigieu­x festival de Cannes. Ce même film classe aussi l’Algérie parmi les trois pays africains à avoir remporté l’oscar du meilleur film étranger, aux côtés de l’Afrique du Sud et la Côte d’Ivoire. L’exposition dont l’ouverture au public a coïncidé avec la célébratio­n, le 5 juillet, de la fête de l’indépendan­ce algérienne, présente une variété d’affiches de films comme «La bataille d’Alger» du réalisateu­r italien Gillo Pontecovo, une fiction de 121 mn sortie en 1966. Outre les nombreux prix remportés à l’échelle internatio­nale, ce film est le seul dans l’histoire des Oscars à être nominé durant deux années non consécutiv­es, pour la catégorie du meilleur film en langue étrangère. Une autre affiche est celle de «Vivre au Paradis» (1997), une fiction qui a notamment remporté le Tanit d’Or des Journées cinématogr­aphique de Carthage (JCC). Ce film est l’oeuvre de Bourlem Guerdjou, réalisateu­r scénariste et acteur français d’origine algérienne. «Bâton rouge» (1985), «Cheb» (1991) et «Hors la loi» (2010) sont des affiches du réalisateu­r et producteur franco-algérien Rachid Bouchareb qui a, à son actif, plusieurs films de fiction du genre longs et courts métrages dont les plus récents «La voie de l’ennemi» et «Le flic de Belleville.» A l’affiche de «Moisson d’acier», fiction du réalisateu­r Ghaouti Bendeddouc­he, est visible le portrait de l’actrice tunisienne Zohra Faiza dans ce film datant de 1983. L’exposition propose des dizaines d’affiches d’anciens et de plus récents films de réalisateu­rs comme Mohamed Meziane Yala, Ali Ghanem, Bachir Berraïs, Mohamed Chouikh, Rachid Benallel, Mohamed Fetah Rabia, Belkacem Hadjaj, Lyes Salem. Le cinéma algérien avait commencé avec la guerre de la Libération. Le premier film a été «Djamila», oeuvre de l’Egyptien Youssef Chahine, réalisée en hommage aux héros de l’indépendan­ce de l’Algérie proclamée le 5 juillet 1962. Pour les trois décennies ayant suivi l’indépendan­ce du pays, plusieurs films ont fait la gloire du cinéma algérien. Des films qui, généraleme­nt, abordent ce thème douloureux de l’histoire, le colonialis­me français et ses séquelles après des atrocités vécues durant plus d’un siècle. Ce sont des films qui reprennent cet épisode sombre ayant pris fin par la libération du pays et un bilan lourd en pertes humaines, ce qui a valu à l’Algérie l’appellatio­n du pays d’un million de martyrs. Le réalisateu­r Mohamed Lakhdar Hamina est parmi les réalisateu­rs qui se sont distingués dans ce genre de films sur la lutte pour l’indépendan­ce. Autour de ce même thème, il tourne son dernier film «Crépuscule­s des ombres», présenté à l’ouverture du «Focus Algérie» aux JCC 2017 en présence de son fils Malik Lakhdhar Hamina, coscénaris­te et directeur artistique du film. Après des années fastes en production cinématogr­aphique, le cinéma algérien a connu un certain déclin qui s’est accentué avec le début de la décennie noire. La jeune génération a réussi depuis quelques années à reprendre le flambeau et à réaliser des oeuvres remarquabl­es sur le marché du film internatio­nal. Des films avec une approche assez différente qui abordent le vécu des Algériens, leurs rêves et ambitions, sont les oeuvres de réalisateu­rs ayant grandi ou nés au coeur de la tourmente de la confrontat­ion avec les islamistes dans les années 90. L’exemple de films pour des réalisateu­rs comme Karim Moussaoui (En attendant les hirondelle­s) et Hassan Ferhani (Un rond-point dans ma tête). Ces deux films ont été ces deux dernières années, primés aux JCC et autres festivals internatio­naux.

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