La Presse (Tunisie)

Les Diables Rouges, verts de rage !

Courageux et létaux en contre, les Belges ont réussi l’exploit de sortir le Brésil (2-1) grâce à un immense Eden Hazard. Neymar et les siens rentrent à la maison, avec un sale goût au niveau de la pomme d’Adam.

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Ils n’avaient jamais battu les Brésiliens dans une phase de Coupe du monde. Ils ne les avaient plus battus depuis 1963. Et ce soir, les Belges l’ont fait. Sous la houlette d’un immense Eden Hazard, d’un talentueux De Bruyne et d’un monstrueux Lukaku, la Belgique a éliminé le Brésil. Souvent, trop souvent par le passé, la Belgique avait flanché face aux grandes nations mondiales. Cette génération dorée le savait, cette Coupe du monde se devait d’être la sienne aussi, car elle serait la dernière avec tous ces talents au top niveau. Ce succès face à un Brésil pourtant séduisant témoigne bien que la Belgique a enfin explosé ce plafond de verre, elle qui est en demies. Elle qui affrontera l’équipe de France mardi soir pour une place en finale de Coupe du monde.

Ebauche d’un plan parfait

Les hommes de Tite avaient à coeur d’emballer cette rencontre. C’est d’ailleurs sur corner que Thiago Silva manque d’ouvrir le score après une déviation de Miranda (8e). Encore sur coup de pied de coin, Paulinho tout seul au point de penalty loupe sa reprise (10e). Les Diables Rouges donnent déjà l’impression de souffrir, d’être en permanence sur le fil. Mais c’est bien lorsqu’ils semblent sur le point de craquer que les coéquipier­s d’Eden Hazard sont les plus dangereux. Lorsque se présente leur tour pour frapper un corner, Fernandinh­o loupe son dégagement de l’épaule et bat son copain Alisson (13e). Le plan de Roberto Martínez peut alors savamment entrer en vigueur : joueurs très bas, pratiqueme­nt dans ses 25-20 mètres, pour aspirer les Brésiliens et leur placer des contres destructeu­rs. Après avoir mystifié Miranda d’un petit pont, Lukaku n’est pas loin de doubler la mise sans un retour à point nommé de Thiago Silva (22e). Ce n’est alors, et déjà, que partie remise. Même pas dix minutes plus tard, l’attaquant des Red Devils (et des Diables Rouges) amorce un contre bonifié par une frappe tendue de De Bruyne qui termine dans le petit filet brésilien. Les matelots brésiliens ont déjà de l’eau jusqu’aux genoux au moment où l’arbitre renvoie les 22 hommes aux vestiaires. Les Brésiliens savent alors qu’ils n’ont plus le choix et se ruent sur le but de Courtois. Dans l’attitude, Neymar reste moins longtemps allongé sur la moquette moscovite, tente, dribble et n’est surtout pas le seul dans ce cas-là. Gabriel Jésus réalise un festival conclu, comme Lukaku avant lui, par un petit pont dans la surface belge et s’effondre sur un tacle de penalty. Penalty ? Non, la VAR est formelle, le ballon est sorti d’abord. Mais à force de pousser, le Brésil va revenir dans la partie grâce à un bonbon de Coutinho que s’est empressé de recracher dans les filets de Courtois ce malpoli de Renato Augusto (76e).

Courtois maintient les siens à flot!

Les quinze dernières minutes vont être irrespirab­les pour Roberto Martínez et son adjoint Thierry Henry, qui vont se ronger plus d’une fois les ongles sur les offensives brésilienn­es. Sur un déboulé de Neymar d’abord, Firmino se défait du marquage d’un contrôle exter’ soyeux, mais sa frappe s’envole. Ils vont même s’arracher des cheveux lorsque, seul à 18 mètres, Augusto manque l’égalisatio­n en expédiant son plat du pied juste à droite de la cage de Courtois. Les seuls moments de répit arrivent lorsque Eden Hazard s’empare du cuir, gagnant à chaque fois une faute et des minutes précieuses. Phénoménal. Cinq minutes de temps additionne­l longues, très longues, mais qu’ils vont réussir à tenir malgré une ultime tentative de Neymar sortie par Courtois. Parade de dingue. Invaincus depuis 23 matches avant cette rencontre, les Belges en sont désormais à 24, tandis que Neymar a rejoint Messi, CR7 et les autres en vacances. France-Belgique mardi. Que ça va être chaud.

Brésil (4-3-3) : Alisson, Fágner, Thiago Silva, Miranda, Marcelo, Paulinho, Fernandinh­o, Coutinho, Willian, Gabriel Jesús et Neymar. Sélectionn­eur : Tite.

Belgique (3-4-3) : Courtois, Alderwerei­ld, Kompany, Vertonghen, Meunier, Fellaini, Witsel, Chadli, De Bruyne, Hazard et Lukaku. Sélectionn­eur : Roberto Martínez.

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La Belgique enfile le costume de postulant au titre

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