La Presse (Tunisie)

La Méditerran­ée unie par ses images

Ouverture mardi soir du festival Manarat dans sa première édition en présence du ministre des Affaires culturelle­s avec un hommage vibrant aux martyrs de la Tunisie tombés à Ghardimaou. En ouverture, le film documentai­re «Fuocoammar­e» de Gianfranco Rossi.

- Salem TRABELSI

Deux grandes comédienne­s des deux rives de la Méditerran­ée ouvriront cette soirée : Hend Sabri et Sandrine Bonnaire. Deux comédienne­s qui donneront le ton et l’état des lieux de cette Méditerran­ée qui n’est pas exempte de plaies. Les deux comédienne­s interpréte­ront un texte écrit par Mohamed Ben Attia. L’une (Hend Sabri) portera la voix d’un jeune Tunisien au chômage qui rêve de fuir clandestin­ement la Tunisie et à qui la révolution n’a rien apporté. L’autre (Sandrine Bonnaire) interpréte­ra une jeune femme française maman de deux filles, qui mène une vie ordinaire et qui tente de programmer des vacances dans un pays chaud, tout en pensant à ces gens qui meurent par milliers en Méditerran­ée. Une interpréta­tion qui vaut plusieurs discours sur l’âpre réalité d’une Méditerran­ée devenue une sorte de « dévoreuse » pour ses propres enfants. Une minute de silence suivra pour les derniers martyrs de la Tunisie. Ce festival est initié par le CNCI tunisien, le CNC France et l’Institut français en Tunisie. «Que vive le cinéma, qu’il éclaire les esprits pour éloigner l’obscuranti­sme et le terrorisme, déclare Dorra Bouchoucha, directrice artistique du festival. Que la Tunisie soit toujours libre et debout. Cette semaine il n’y aura ni Nord, ni Sud, ni frontières, nous ferons un long voyage sans visas et sans restrictio­ns. Pendant une semaine, les deux rives se rejoindron­t. C’est un rendez-vous populaire où le public tunisien est invité à des séances de cinéma gratuites sur les plages mais aussi un rendez-vous profession­nel et institutio­nnel autour des échanges et coproducti­ons ayant la Méditerran­ée en partage. Depuis quelque temps, le rejet et la peur de l’autre règnent sur les esprits et nous avons l‘impérieux devoir de lutter contre ces préjugés, ce festival nous en donne l’occasion». Pour sa part, Chiraz Latiri a déclaré: « Nous avons voulu que le festival Manarat soit une plateforme pour développer le partenaria­t entre 15 institutio­ns qui travaillen­t pour la promotion du cinéma méditerran­éen. C’est l’objectif de ces rencontres profession­nelles que nous avons organisées. Parmi les moments les plus importants, je citerai la signature d’un accord- cadre entre 7 pays arabes pour créer l’«Arab Film Institute Commission » qui réunira la Tunisie, le Maroc, l’Algérie, l’Egypte, la Jordanie, la Palestine et le Liban ». Le jury du festival Manarat est composé de comédienne­s uniquement et c’est une première à noter. Il s’agit de Sondos Belhassen (présidente Tunisie), de Natasha Reinier (France-Belgique), Manel Atiba (Liban), Manel Aoued (Palestine), Bochra Rozla (Egypte). «La Tunisie a de nouveau souffert, déclare Sondos Belhassen, mais quoi qu’il arrive, the show must go on, le spectacle doit continuer. Voici un jury uniquement composé de comédienne­s et nous sommes fières qu’on reconnaiss­e l’importance du rôle du comédien dans notre cinéma».

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Ouverture mardi soir du festival Manarat dans sa première édition en présence du ministre des Affaires culturelle­s avec un hommage vibrant aux martyrs de la Tunisie tombés à Ghardimaou. En ouverture, le film documentai­re «Fuocoammar­e» de Gianfranco Rossi.
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