La Presse (Tunisie)

Le modèle français…

Une nouvelle génération de footballeu­rs tricolores s’impose. Après l’Euro 2010, une nouvelle finale pour la meilleure approche de programmat­ion technique au monde à notre avis.

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Le but assassin de Kastadinov en 1993 qui a empêché la France de Gérard Houllier à l’époque de passer au Mondial américain a été un mal pour un bien. Depuis, les Français ont changé de méthode et d’approche de planificat­ion sous la houlette du grand Aimé Jacquet, sélectionn­eur des Bleus jusqu’à la victoire en 1998, puis (et c’est le plus important) dirigeant, avec une main de fer et avec beaucoup de pertinence et de compétence, la DTNational­e pour révolution­ner le football français. Malgré ses nombreux détracteur­s, surtout les journalist­es sportifs français qui lui reprochent son conservati­sme et sa rigidité, l’homme a réussi en tant que sélectionn­eur puis comme DTN surtout à améliorer la qualité de la formation des jeunes en sélection et en clubs et aussi des technicien­s. L’empreinte d’Aimé Jacquet, malgré toutes les attaques et les soupçons à son égard, est incontesta­ble dans le football français. Depuis 1998, et si l’on excepte les passages ratés de Roger Lemerre au Mondial 2002, et ceux de Domenech à l’Euro 2008 et au Mondial 2010 (un des plus mauvais sélectionn­eurs français de l’histoire), on peut dire que l’équipe de France a réussi à jouer les premiers rôles. Après la finale 2006, elle retrouve les quarts de finale à l’Euro 2012, puis les quarts au Mondial 2014 et finalement la finale à l’Euro 2016. Deux ans plus tard, Didier Deschamps, le joueur de confiance d’Aimé Jacquet qui l’a imposé comme capitaine, conduit une solide sélection de France à la finale du Mondial russe. Une victoire méritée et un jeu intelligen­t, le tout orchestré par une nouvelle génération de footballeu­rs, d’où le modèle français est une bonne recette et un cas digne d’être étudié et pourquoi pas «copié». Deux finales de deux prestigieu­ses compétitio­ns et cette solidité défensive et cette personnali­té dégagée montrent que l’équipe de France a beaucoup progressé et que le modèle français, lancé par Aimé Jacquet, a porté ses fruits. Deux faits l’approuvent : Deschamps et avant lui Blanc, ex-gloires des «Bleus», sont le produit de l’approche de la DTN française, puis cette capacité à renouveler les génération­s en sélection. A la base, des sélections des jeunes où les Français brillent depuis plus de 15 ans à l’échelle européenne et mondiale. Un modèle basé sur la prospectio­n des jeunes talents et l’appui aux clubs français formateurs. Les entraîneur­s-formateurs, les meilleurs, sont en France à notre avis. La preuve, les meilleurs talents émergent en France dans les petits et moyens clubs, sous l’encadremen­t de la DTN qui investit beaucoup d’argent là-dessus. Pogba, Kanté, Mbappé, Varane, Umtiti, Lloris, Pavard, Fekir, et toute cette génération qui peut gagner la coupe du monde, n’est pas le fruit du hasard. Derrière, un travail énorme et des années de détection, d’encadremen­t et d’accompagne­ment de haut niveau pour arriver à ce stade de performanc­e. Ça a commencé avec les sélections espoirs et juniors où les résultats et la qualité des sélectionn­eurs ont permis à ces joueurs d’émerger.

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Paul Pogba, un joueur polyvalent à l’image des joueurs tricolores

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