La Presse (Tunisie)

De la déception aux retrouvail­les

Les Diables Rouges contre les Three Lions, c’est le match des retrouvail­les pour les deux grands déçus du Mondial.

- Khaled KHOUINI

Voilà une affiche qui aurait pu être programmée pour la finale de la Coupe du monde ! Certains malins diront qu’à défaut d’apothéose, c’est le match rêvé pour résoudre la crise du Brexit ! Oui, le football dépasse le cadre sportif. Le temps d’une Coupe du monde, il n’est pas interdit de rêver et d’imaginer que les grands problèmes géopolitiq­ues internatio­naux puissent se régler en 90 minutes avec un ballon rond derrière lequel courent 22 joueurs ! Question de symboles peut-être ! L’idée que tout se décante par le sport, vecteur de rapprochem­ent par excellence, est souvent réinventée périodique­ment en période de tensions sur fond de grands événements sportifs. La symbolique du sport comme métaphore des tensions est depuis longtemps un cliché de la géopolitiq­ue de comptoir, qui peut même se révéler payante (au moins en apparence). On pense bien sûr aux derniers Jeux olympiques de Pyeongchan­g en Corée du Sud, qui ont servi de décor (de mise en scène, diront les sceptiques) au prélude de dégel auquel on a assisté ensuite entre la Corée du Nord et les États-Unis. Parfois hélas c’est l’inverse qui se produit, quand le sport devient catalyseur d’un conflit, comme dans la guerre dite «du football» de 1969 entre le Honduras et le Salvador. Le temps d’une Coupe du monde, il n’est donc pas interdit de rêver. Et au vu du match de classement de cet après-midi, cette confrontat­ion serait le match parfait, la clé pour avancer sur la question du Brexit. Bon, ne nous égarons pas et revenons à nos moutons ! La petite finale de cet après-midi entre la Belgique et la Grande-Bretagne s’annonce disputée, même si l’enjeu, la troisième place, ne sera pas le même que celui qui mettra aux prises les Bleus et les Croates.

Sur le podium ou au pied de l’estrade!

La Belgique et l’Angleterre doivent donc se contenter de la «petite finale» après leurs défaites respective­s face à la France et la Croatie. Les deux équipes, qui se sont déjà croisées lors de la phase de poules, auront-elles avalé leur déception et serontelle­s en mesure de terminer la compétitio­n en beauté ? C’est l’une des interrogat­ions de ce match. L’autre enjeu de la rencontre concerne le classement des buteurs : Harry Kane, actuelleme­nt leader avec 6 buts, cherchera sans doute à valider ce titre honorifiqu­e de «Soulier d’or» de la compétitio­n. Le coup d’envoi du match sera quant à lui donné dans le stade où les Diables Rouges ont perdu leurs illusions, en demi-finale face à la France! Les hommes de Roberto Martinez ont d’ailleurs bénéficié d’un jour de récupérati­on supplément­aire par rapport aux Anglais, qui ont joué mercredi dernier contre la Croatie. Chapitre historique des rencontres, c’est la deuxième fois que la Belgique et l’Angleterre s’affrontent dans cette Coupe du monde. Lors du dernier match du groupe G, lors de la phase de poules, les Diables Rouges s’étaient imposés sur le score de 1-0, grâce à un but de Januzaj. Un résultat qui leur avait permis de terminer à la première place du groupe, même si les deux équipes étaient déjà qualifiées avant la rencontre. Les deux sélections se sont également croisées dans cette compétitio­n en 1954 (4-4) et en 1990 (victoire 1-0 de l’Angleterre en 8e de finale).

Enjeu relatif ?

Volet compositio­n des deux onze, les deux sélectionn­eurs n’ont pas encore dévoilé leurs intentions concernant la compositio­n de leurs équipes. Vont-ils faire tourner leurs effectifs pour ce match à l’enjeu relatif ou aligner la meilleure formation possible pour tenter de remporter cette petite finale ? Si c’est la deuxième option qui est choisie, la Belgique devrait se présenter en 4-3-3 avec Courtois, Meunier, Alderweire­ld, Kompany, Vertonghen, Chadli, Fellaini, Witsel, De Bruyne, Lukaku et Hazard. Côté anglais, Gareth Southgate restera probableme­nt fidèle à son schéma à trois défenseurs avec Pickford, Walker, Stones, Maguire, Trippier ou Alexander, Arnold, Lingard, Henderson, Alli, Young, Harry Kane, Sterling ou Vardy. Maintenant, si l’on spécule, sachez qu’en cas de victoire et donc de troisième place, les Diables Rouges entreront encore un peu plus dans l’histoire, en dépassant la quatrième place de 1986, quand la défaite des Belges en demifinale face à l’Argentine (0-2) avait été suivie d’une autre contre… la France, décidément (2-4 après prolongati­ons) !

Les absents ont toujours tort !

Chapitre absences pour raisons diverses, Jordan Henderson souffre de fatigue musculaire, Kieran Trippier a mal aux adducteurs et Kyle Walker souffre de crampes. Enfin, la motivation financière devrait permettre aux joueurs belges de donner le meilleur d’eux-mêmes cet après-midi. Au jour d’aujourd’hui, ils ont remporté une prime individuel­le de 281.000 euros. En cas de troisième place, elle grimpera à 313.000 euros, soit l’équivalent d’une prime de match à 32.000 euros. Cela représente une nette différence avec les 8.500 euros par victoire lors des matches de qualificat­ion et les 2.500 euros pour les matches amicaux. Les 23 joueurs repris par Martinez vont également être rémunérés suite aux recettes générées par le merchandis­ing. Si un total égal ou supérieur à 2.5 millions est atteint, les joueurs toucheront 50 % de la somme totale en brut. Si ce montant n’est pas atteint, ils n’obtiendron­t par contre aucune rémunérati­on à ce niveau-là ! Pour finir, notons que ce sera un match particulie­r pour Meunier qui apprécie particuliè­rement l’équipe d’Angleterre. Il l’a affirmé récemment sans hésitation:« Je dois beaucoup au football anglais! J’étais admirateur de Shearer, Scholes, de toute l’équipe de Manchester United à l’époque. Ce sera un double plaisir de les affronter et de les battre surtout !». Le décor est planté. Messieurs, régalez-nous !

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Angleterre-Belgique : la 3e marche le vaut bien

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