La Presse (Tunisie)

Pourrissem­ent…

Toutes les parties présentes sont restées sur leur position, le chef de l’Etat et son fils dans le même camp

- M’hamed JAÏBI

La crise politique qui traîne et se ramifie depuis quelques longues semaines semble prendre un tournant hasardeux et des proportion­s inquiétant­es, puisqu’après avoir divisé Nida Tounès, mettant face à face Youssef Chahed et Hafedh Caïd Essebsi, elle amorce, avec l’interview présidenti­elle de dimanche, un palier bien supérieur, puisque le chef de l’Etat y prend clairement parti contre Youssef Chahed accusé d’être branché sur l’échéance électorale de 2019 au détriment de ses obligation­s gouverneme­ntales et de son engagement dans les impératifs de sauvetage du pays. Sur Nessma TV, le président de la République a été, cette foisci explicite, appelant le chef du gouverneme­nt, qu’il avait lui-même adoubé, à démission- ner ou à initier une motion de confiance de la part du parlement. L’interview d’avant- hier soir semble avoir été conçue dans l’esprit de convaincre ceux qui soutiennen­t Chahed que ses jours sont comptés, sachant que la chose serait tranchée lors de la réunion de Carthage qui s’est tenue hier. Il s’agit d’une réunion atypique où étaient présents les trois présidents, les représenta­nts officiels des deux grands partis et les numéros 1 de l’Ugtt et de l’Utica, ainsi que le chef de cabinet de la Présidence. Mais il n’est sorti de cette longue réunion aux propos très controvers­és, qu’une mise en cause énergique de HCE par le chef du gouverneme­nt qui lui a demandé de se taire, n’étant pas, à ses yeux, le leader de Nida. Et l’on rapporte que le «directeur exécutif» s’est tu. Cet épisode a donné le ton à toutes les discussion­s, et l’on a pu constater que toutes les parties présentes sont restées sur leurs positions : Hafedh Caïd Essebsi pour le départ immédiat de l’ensemble du gouverneme­nt, de même que l’Ugtt. Ennahdha pour le maintien du gouverneme­nt avec certains changement­s de titulaires, surtout qu’il faudra remplacer le démissionn­aire Mehdi Ben Gharbia et l’ancien ministre de l’Intérieur Lotfi Brahem. Enfin, Youssef Chahed a défendu son bilan et l’exigence de stabilité gouverneme­ntale. La crise politique prend l’allure d’une véritable impasse où le chef de l’Etat et son fils sont dans le même camp.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia