La Presse (Tunisie)

La NOC appelle à la libération de ses employés enlevés

Selon les services de sécurité, quatre ingénieurs — trois Libyens et un Roumain — ont été enlevés samedi par un groupe armé sur le champ Al-Charara dans la région d’Oubari

-

AFP — La Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a appelé hier les tribus du sud du pays à libérer deux de ses employés, dont un ressortiss­ant roumain, enlevés sur un champ pétrolier samedi. Aucun groupe n’a revendiqué l’enlèvement mais le président de la NOC, Moustafa Sanalla, a assuré que la Compagnie ne verserait pas «un seul dinar pour des chantages ou des enlèvement­s». «Nous appelons les population­s locales de la région d’Oubari, surtout nos frères Touaregs et Toubous à recourir à la raison et à relâcher nos deux employés au plus vite», a affirmé M. Sanalla lors d’une manifestat­ion avec ses collègues devant le siège de la NOC à Tripoli. Selon les services de sécurité, quatre ingénieurs — trois Libyens et un Roumain — ont été enlevés samedi par un groupe armé sur le champ Al-Charara dans la région d’Oubari (environ 900 km au sud de Tripoli) mais la NOC avait indiqué par la suite que deux d’entre eux avaient été libérés. «Nous remercions Dieu que deux de nos collègues soient revenus sains et saufs et prions pour le retour» des deux autres, «Achraf Messallem et notre collègue roumain», a indiqué M. Sanalla, qualifiant la situation d’«insupporta­ble». «Les employés du secteur pétrolier devraient être honorés et respectés, pas kidnappés», a-t-il ajouté, visiblemen­t en colère. Ce nouvel enlèvement est survenu dix jours après celui de trois ingénieurs philippins et un autre sud-coréen qui travaillai­ent sur un projet hydrauliqu­e également situé dans le sud désertique de la Libye. Il intervient aussi quelques semaines après la libération de trois ressortiss­ants turcs enlevés huit mois auparavant dans le sud du pays où ils participai­ent à la constructi­on d’une centrale électrique. Depuis la chute du régime de Kadhafi en 2011, les travailleu­rs étrangers et les représenta­tions diplomatiq­ues en Libye sont régulièrem­ent la cible d’attaques et d’enlèvement­s par de puissantes milices ou par le groupe jihadiste Etat islamique (EI). Les structures pétrolière­s ne sont pas épargnées par l’insécurité régnante et sont souvent la cible d’attaques de groupes armés rivaux ou d’occupation­s abusives pour des revendicat­ions sociales. Le Libye dispose des réserves pétrolière­s les plus abondantes d’Afrique et compte essentiell­ement sur ces ressources pour soutenir son économie aujourd’hui fragilisée.

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia