La Presse (Tunisie)

Des chercheurs travaillen­t sur un vaccin universel

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Le «défi» de ces chercheurs est désormais de «produire ces anticorps à grande échelle, à travers un vaccin» qui puisse être efficace contre toutes les souches du virus

Des chercheurs espagnols ont commencé à travailler sur le développem­ent d’un vaccin qu’ils espèrent pouvoir être efficace contre toutes les souches du virus Ebola, a annoncé leur directeur mercredi dernier à Madrid. Ces chercheurs de l’hôpital public madrilène du 12 Octobre travaillen­t depuis des mois, en collaborat­ion avec deux autres établissem­ents de la capitale espagnole, sur des échantillo­ns de sang de trois patients atteints par le virus et soignés en Espagne. Selon M. Delgado, directeur de cette équipe de chercheurs, les trois patients ont développé des anticorps «très efficaces» contre la maladie mais en «petite quantité» et seulement efficace contre la souche Zaïre. Le «défi» de ces chercheurs est désormais de «produire ces anticorps à grande échelle, à travers un vaccin» qui puisse être efficace contre toutes les souches du virus, a ajouté Rafael Delgado, responsabl­e du service de microbiolo­gie de cet hôpital. Selon M. Delgado, la difficulté réside dans le fait que le virus Ebola se protège grâce à des protéines faisant office de carapace et expose ses zones vulnérable­s pendant un court laps de temps, ce qui complique l’action du système immunitair­e. Le microbiolo­giste a indiqué espérer d’ici à un an les résultats des tests effectués sur des souris. Un vaccin expériment­al, portant le nom technique rVSVSV-ZEBOV, a déjà été mis au point à la suite de la terrible épidémie d’Ebola, la plus violente de l’histoire, qui a frappé l’Afrique de l’Ouest entre fin 2013 et 2016, causant plus de 11.300 morts. Administré en mai en RDC, ce vaccin, développé par l’Agence de la santé publique du Canada - sous la licence de NewLink Genetics qui l’a à son tour concédé sous licence au groupe Merck & Co -, a été jugé «très efficace» par l’Organisati­on mondiale de la santé (OMS) mais il ne l’est que contre la souche Zaïre. Le laboratoir­e américain Johnson & Johnson développe pour sa part un vaccin expériment­al contre deux souches. L’Espagne avait enregistré en 2014 la première personne contaminée hors d’Afrique. Teresa Romero, une aide-soignante, avait contracté la fièvre hémorragiq­ue en Espagne, en soignant dans un hôpital madrilène un missionnai­re rapatrié de Sierra Leone et décédé de la maladie.

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