La Presse (Tunisie)

Et maintenant ?

- Par Amel ZAÏBI

Aprésent que toutes les cartes ont été dévoilées, y compris celle du président de la République, que tout le monde attendait pour faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre, que faire ? La question est sur toutes les bouches, car la crise est encore plus profonde et la fracture plus apparente entre les deux camps nidaïstes, les « pro » et les « anti » Youssef Chahed, puisque le choix, au demeurant clair, du président Caïd Essebsi a fait plutôt pencher la balance du côté de l’impasse. Autrement dit, si, comme le soutiennen­t certains, en accordant une interview télévisée la veille, le Président de la République avait espoir d’éclairer (de son choix) la lanterne des protagonis­tes de la réunion tenue le lendemain (lundi dernier) pour chercher une issue à la crise politique, force est de constater que le message (présidenti­el) n’a pas été reçu. Et depuis, c’est le statu quo. La panne totale. Et puis, quoi ?

Pour le moment, le gouverneme­nt, qui s’effrite un peu plus chaque jour, et son chef, tous deux sous des bombardeme­nts de critiques, sans dossard politique sauf celui d’Ennahdha, — aucune partie, sauf le gouverneme­nt luimême, ne semble prêter oreille ou montrer le moindre intérêt aux bilans positifs que les ministres et le chef de gouverneme­nt s’activent à présenter au grand jour depuis quelque temps —, continuent à faire leur travail, à tenir leurs conseils ministérie­ls, voire à négocier et à signer avec l’irréductib­le et inconsolab­le Ugtt… à, finalement, gérer les affaires publiques courantes, comme si de rien n’était. Faut-il qualifier cela d’insubordin­ation morale ou, au contraire, de forte déterminat­ion à aller jusqu’au bout quand on croit dur comme fer à ce qu’on fait.

Bien sûr, l’avenir de Chahed à La Kasbah tient pour le moment à un fil, celui que lui tend Ennahdha. Le dossard n’est pas, en effet, plus solide que cela, bien que le prétexte ne soit pas moins important que la sacro-sainte stabilité politique. On dit bien pour le moment, car tout peut basculer si Chahed décide de jouer un rôle de premier plan dans les élections de 2019. C’est son droit. Mais qui ou qu’est-ce qui pourrait transforme­r ce droit en donne électorale en 2019 ?

Morale de l’histoire : et si la course pour 2019 se faisait à chances égales pour tous ? C’est peutêtre là que se cache la fin de cette crise politique destructri­ce.

Si, comme le soutiennen­t certains, en accordant une interview télévisée la veille, le Président de la République avait espoir d’éclairer (de son choix) la lanterne des protagonis­tes de la réunion tenue le lendemain (lundi dernier) pour chercher une issue à la crise politique, force est de constater que le message (présidenti­el) n’a pas été reçu. Et depuis, c’est le statu quo. La panne totale

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