Il n’y a plus que du lourd
En parlant de la victoire et de la prestation de son équipe face à l’équipe ougandaise Kampala, Khaled Ben Yahia a réaffirmé une évidence qui fait de plus en plus l’actualité : Il n’y a plus de petites équipes africaines. De notre côté, nous osons avancer que dans l’absolu, il n’y a plus aussi de grandes équipes. Toutes les équipes peuvent tenir la route. En 90 minutes, tout peut arriver. Le meilleur comme le pire. Il y a bien sûr des tops, et l’Espérance en fait partie. Mais, à un niveau de la compétition, toutes les hypothèses restent ouvertes.
De façon générale, les équipes habituées aux exigences du haut niveau laissent un héritage. Elles ont même un impact sur la tactique. Jouer pour un grand club est très particulier. Les joueurs, l’entraîneur, le président sont constamment observés, analysés, critiqués. Tout risque d’être oublié au moindre faux pas. Dans une petite équipe, tout ce qu’on peut subir passe pour un exploit. Dans une grande équipe, chaque joueur, chaque geste seraient tenus pour responsables et mis sous pression.
Les choses sont en train de bouger dans le continent africain. Les équipes qualifiées de «petites» ont progressé physiquement, mentalement et tactiquement. On n’a pas tout bien fait, mais les qualités mentales sont devenues déterminantes dans les différentes épreuves. Il faut dire que ce ne sont pas les grands joueurs, mais les petits détails qui font les grandes équipes. Cela nécessite autre chose que faire des recrutements au prix fort, engager un entraîneur réputé. Une grande équipe, c’est un tout, l’ensemble des gens qui y travaillent et qui tous voudraient être au top niveau dans leur domaine et poussent le degré d’exigence général au maximum.
Pour avoir en tête la compétition africaine et ses exigences qui n’en finissent pas, on peut dire que l’EST a l’expérience de ce genre de situation. Un passé, une histoire qui pèsent d’un poids énorme sur les joueurs et tout l’entourage. Tout ce que l’équipe entreprend est constamment comparé aux grandes réalisations. Celles du passé comme et celles du présent.
D’une manière générale, la compétition africaine est devenue compliquée pour les « favoris » car leurs adversaires sont d’abord au point sur le plan physique. Ensuite, ils défendent mieux que par le passé et laissent peu ou prou d’espaces. Cela donne des oppositions plus serrées et des petits écarts de buts.
Tout le monde veut jouer au maximum. Ce qui fait prendre conscience de la différence entre une bonne équipe et une grande équipe. C’est la vie de tous les jours. On veut perpétuer une grande histoire et comprendre que l’équipe et tous ses acteurs sauront toujours relever les défis
On assiste aujourd’hui à des matchs assez particuliers. Soit on a le droit à des taules soit à des rencontres ultra-défensives car ce n’est pas souvent des bus, mais carrément des paquebots devant les buts. On calcule tout. Dès le tirage au sort ! Il n’y a plus cette notion de plaisir, d’envie… C’est triste
Il y a eu un nivellement vers le haut, les petites équipes sur le papier sont hyper bien préparées sur le plan athlétique, et avec des systèmes défensifs bien mis en place. Dans le passé, les grandes équipes africaines avaient le temps de monter en puissance. Aujourd’hui, il y en a qui ont coincé. Plus encore : Celles qui ont la possession ne sont pas toujours récompensées à juste titre. On ne sait pas si c’est une belle édition de la Ligue des champions, mais l’on s’attend à ce qu’il y ait des scénarios rocambolesques. Ça s’annonce dur sur le plan athlétique et de l’intensité.
Il y a même de petites équipes qui ont des statistiques supérieures à celles supposées être plus fortes. C’est sûr que cela ne suffirait pas si on continuait avec ce niveau de performance. Les « grands » vont certainement monter en puissance. Mais pour beaucoup, être aussi compétiteurs qu’ils l’ont été, c’est une inconnue au stade actuel de la compétition.
Découvrir l’équivalent des équipes qualifiées de surprise fera souffler un vent de fraîcheur sur la compétition africaine. Mais cela relèvera-t-il le niveau de jeu ? Assurément pas. Il ne faut pas tout mélanger. Le risque, c’est de vivre une compétition dont la moitié n’aura aucun intérêt en termes de compétitivité....
Découvrir l’équivalent des équipes qualifiées de surprise fera souffler un vent de fraîcheur sur la compétition africaine. Mais cela relèvera-t-il le niveau de jeu ? Assurément pas. Il ne faut pas tout mélanger. Le risque, c’est de vivre une compétition dont la moitié n’aura aucun intérêt en termes de compétitivité...