La Presse (Tunisie)

Laborieux !

L’EST a battu Kampala City (3-2). Mais ce fut trop peu convaincan­t car la défense espérantis­te nous a fait vivre des frayeurs insupporta­bles

- Amor BACCAR

Fini le temps où nos grands clubs écrasaient comme des tomates les représenta­nts d’Afrique noire dans les compétitio­ns continenta­les. Cette vérité a été éloquemmen­t vérifiée avant-hier à Radès quand l’Espérance a failli laisser des plumes face aux Ougandais de Kampala City dans le cadre de la troisième journée de l’étape des poules de la Champions League. Il y a vingt ans exactement, en 1997, l’EST n’avait fait qu’une bouchée de cette même équipe qu’elle avait battue en aller et retour (6-0 et 3-1) pour le compte de la coupe de la CAF. Qu’est-ce à dire ? Tout simplement que cela confirme le fait que notre football perd du terrain et que nous ne travaillon­s pas assez pour avancer comme le font les autres, y compris nos frères africains. D’ailleurs nous n’avons pas manqué d’attirer l’attention des «Sang et Or» sur la valeur qui impose le respect de l’équipe ougandaise qui n’a pas eu froid aux yeux pour infliger une défaite significat­ive (2-0) à Al-Ahly à Kampala dans le cadre de la journée précédente. Un homme averti en vaut deux, comme on dit, mais quand les moyens sont insuffisan­ts, il devient difficile de s’imposer devant ce genre d’interlocut­eur capable de tous les défis. Ce fut le cas de l’Espérance Sportive de Tunis avant-hier à Radès où elle n’est parvenue à se défaire de Kampala City qu’après avoir mouillé son maillot et pris d’énormes risques de faire son premier faux pas dans cette édition.

Une défense inquiétant­e

D’aucuns peuvent mettre cette victoire étriquée au passif du démarrage de la compétitio­n. Mais pour tous ceux qui ont vu le match, les problèmes de l’Espérance résident essentiell­ement dans son compartime­nt défensif qui a, de tout temps, constitué son point fort par le passé. Nul doute que pour aller loin dans la Champions League, il faut être doté d’une défense hermétique et non pas d’une défense poreuse comme ce fut le cas face à Kampala City. En l’espace de 22 minutes et alors que l’EST dominait stérilemen­t l’équipe ougandaise, celle-ci était déjà parvenue à planter deux buts dans les filets de Moez Ben Chérifia sur deux contres victorieus­ement achevés par Nunda (19’) et Chaban (22’). Certes, la réaction des «Sang et Or» ne s’est pas fait attendre puisqu’avant la mi-temps, les pendules étaient remises à l’heure grâce à deux buts, oeuvres de Anis Badri (31’) et Saâd Bguir (33’). Mais il ne suffit plus aujourd’hui d’avoir une bonne ligne d’attaque dont tout le labeur pourrait s’avérer infructueu­x quand il est sapé par une défense hasardeuse. On peut faire porter le chapeau au latéral droit de l’EST, Sameh Derbali, qui a commis les deux grosses bourdes ayant été à l’origine des buts ougandais, mais c’est plutôt tout le compartime­nt arrière qui inquiète. La couverture et la vivacité dans les interventi­ons sont absentes chez tous les joueurs du compartime­nt arrière «sang et or» où on peut entrer comme dans du beurre. Avec la défense actuelle, les fans du club de Bab Souika qui ont le coeur en chou-fleur n’ont plus intérêt à voir les matches de leur équipe devant les adversaire­s qui imposent le respect car les frayeurs seront au menu durant tout le match.

Des recrutemen­ts s’imposent

Contrairem­ent à la défense, la ligne d’attaque animée essentiell­ement par l’Algérien Youssef Blaïli et Bilel Mejri n’a guère démérité. Beaucoup d’occasions ont été créées tout au long de la rencontre. Un penalty limpide a même été refusé par l’arbitre marocain Noureddine Jaâfari quand un défenseur ougandais a changé le trajectoir­e du ballon avec sa main à la 11’. La réaction des attaquants espérantis­tes est à applaudir puisqu’ils ont réussi une spectacula­ire «remontada» dont le but de la victoire a été marqué par Bilel Mejri (82’), auteur d’un beau match. Mais ce qui laisse le plus perplexe, c’est la petite forme de la paire habituelle­ment «gagnante» Coulibaly-Kom qui était vraiment hors du coup. Leur jeu de couverture et de reconversi­on qui les faisait remarquer à chaque sortie était littéralem­ent défaillant devant les Ougandais. Finalement, c’est le rendement faible de la défense qui accapare l’intérêt beaucoup plus que la victoire qui permet quand même à l’EST de consolider sa position de leader avec ses 7 points et ses trois longueurs d’avance sur Al Ahly, son poursuivan­t immédiat. C’est ce qui nous amène à dire que la mission de l’EST à Kampala, dans le cadre du match retour programmé le 28 de ce mois, s’annonce difficile. Cela aurait été pire si les «Sang et Or» avaient carrément trébuché avant-hier à Radès. En conclusion, il est évident que des renforts de taille s’imposent pour que le doyen des clubs tunisiens soit bien armé pour la suite de la compétitio­n africaine qui exige beaucoup plus de panache.

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L’EST a dû puiser dans ses ressources pour finalement avoir gain de cause
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L’EST a dû puiser dans ses ressources pour finalement avoir gain de cause
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