Fin de calvaire pour les civils de Foua et Kefraya
Préparatifs pour l’évacuation de ces deux dernières localités assiégées
AFP — Les préparatifs ont débuté pour évacuer des milliers de personnes des dernières localités assiégées de Syrie, des dizaines de bus pénétrant hier Foua et Kefraya, deux villages de la province d’Idleb encerclés depuis trois ans par rebelles et jihadistes, selon un correspondant de l’AFP. La date exacte des départs n’a pas été rendue publique mais l’opération pourrait avoir lieu dans les prochains jours. Les évacuations concernent la totalité des habitants des deux villages qui doivent être transférés vers des territoires sous contrôle gouvernemental dans la province voisine d’Alep, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (Osdh). Les villages de Foua et Kafraya ( nord- ouest), en majorité de confession chiite et acquis au régime, sont assiégés par des rebelles et le groupe jihadiste Hayat Tahrir Al-Cham, ancienne branche d’Al-Qaïda en Syrie, qui contrôlent aujourd’hui une très grande majorité de la province. Hier, sur la route menant aux deux villages, un responsable de la zone assiégée et un responsable de Hayat Tahrir Al-Cham ont donné le coup d’envoi des opérations. Des barricades de terre bloquant le passage ont été enlevées et 84 bus ont pu entrer, a constaté un correspondant de l’AFP. «Des dizaines de bus et d’ambulances sont entrés dans les deux localités de Foua et Kefraya pour sortir les habitants assiégés par les terroristes», a annoncé l’agence officielle Sana, utilisant le terme habituellement utilisé par le régime pour désigner tous les insurgés. Au total, quelque 6.900 personnes, civils et combattants, doivent être évacués, selon une source au sein de Hayat Tahrir Al-Cham. En contrepartie, 1.500 détenus seront libérés des geôles du régime. En avril 2017, lors d’une opéra- tion d’évacuation, des dizaines d’habitants de Foua et Kafraya avaient été tués sur la route dans un attentat-suicide. L’évacuation intervient à la faveur d’un accord passé entre la Russie, alliée du régime, et la Turquie, soutien des rebelles, deux acteurs incontournables du conflit syrien.