Le conseil de classe de la Coupe du monde
Un mois de compétition s’est achevé, l’heure est venue de distribuer les bons et les mauvais points jusqu’au bonnet d’âne
Major de promotion
L’équipe de France n’était pas forcément le meilleur élément de cette Coupe du monde, peut-être un peu complexée par rapport à ses aînées brésilienne, allemande et espagnole. Ou moins créative que sa voisine belge. Mais la France a su faire avec ses qualités, écouter avec une discipline exemplaire les conseils de son entraîneur sur le terrain, et ne pas se faire remarquer avec des scandales extrasportifs en dehors. Le conseil de classe donne ses félicitations et invite à une confirmation dans deux ans pour le Championnat d’Europe.
Félicitations du jury
Au précédent conseil de classe, la Croatie s’est fait taper sur les doigts à cause de son manque de mental dans les matchs à élimination directe. Elle a cette fois retenu la leçon, quitte à le faire avec un excès de zèle. Il n’y a aucune obligation à remporter tous ses matchs à l’arraché, histoire de démontrer sa force de caractère. Un 3-0 propre est également accepté par le jury. Les efforts n’ont pas payé en finale, mais avec de la persévérance, les résultats devraient être prometteurs dans deux ans.
Tableau d’honneur
La Belgique est agréable à regarder, brillante quand elle décide de se mettre en action. Mais la Belgique a aussi une petite tendance à bouder quand un autre participant ne va pas dans son sens. Attention également à ne pas bâcler la fin de ses devoirs sous prétexte que l’on a accroché le Brésil à son tableau de chasse. Les Diables Rouges se sont repris face à l’Angleterre, on attend d’eux un peu plus dans deux ans à l’Euro, car le potentiel est là. L’Angleterre aussi hérite du tableau d’honneur. Elle n’avait pas autant de prédispositions que d’autres participants. Mais les Three Lions ont démontré beaucoup de bonne volonté pendant toute la compétition, au point de rendre fiers leurs proches restés au pays. Il va falloir continuer à travailler, notamment dans l’entrejeu, mais en s’appuyant sur les bases actuelles, avec de bonnes révisions, le championnat d’Europe pourrait être prometteur. Attention cependant à donner du temps de jeu aux jeunes Anglais dans les grands clubs de Premier League, sinon le fruit des efforts s’évanouira en vain. On saluera tout de même qu’à défaut d’aller au bout, l’équipe a réussi à se rendre sympathique.
La Russie n’est clairement pas le participant le plus brillant, ni le plus fin stratégiquement. Mais elle a su se tenir à la maison et a démontré que de la bonne volonté et de la concentration pouvaient permettre de rattraper une partie de son retard. Il va falloir encore beaucoup de travail pour devenir une vraie puissance footballistique et produire un tant soit peu de jeu, mais les compatriotes de Vladimir Poutine ont déjà un état d’esprit. Une base sur laquelle construire.
Mention assez bien
L’Uruguay est à l’aise dans sa zone de confort et peut rendre quelques copies de très haute facture, ce qui a été le cas contre la Russie ou le Portugal. Mais l’Uruguay doit apprendre à être moins dépendant de ses stars offensives, en particulier Edinson Cavani. Il faut travailler le banc de touche et la transition générationnelle, sous peine d’aller au-devant de déconvenues à l’avenir. Pour le spectacle, on repassera, mais la Suède a réalisé une Coupe du monde encourageante, avec quelques copies très réussies, notamment contre le Mexique. Elle mérite aussi une mention. Le choix d’exclure le brillant, mais insolent Zlatan Ibrahimović a permis à la sélection scandinave de jouer plus collectif. Alors certes, la Suède de 2018 n’est pas aussi bonne élève que sa grande soeur de 1994, mais il n’y a pas grandchose à lui reprocher. La discipline c’est bien, mais avec un peu d’imagination, ce serait mieux.
Difficile de faire des reproches au Japon : appliqué, sérieux, courageux. Le Japon s’excuse même après un mot de travers ou un début d’attitude non fair-play. Sans parler du nettoyage de son espace de travail et de sa grande politesse envers les femmes de ménage. Reste un sentiment de frustration, car les Japonais semblaient tenir leur exploit contre les Belges et se sont fait piéger naïvement en toute fin de leur huitième de finale. Il ne serait pas inopportun d’organiser quelques voyages d’études supplémentaires.