La Presse (Tunisie)

Appel à Youssef Chahed à solliciter de nouveau la confiance de l’ARP

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Cet appel est «une demande de se présenter au Parlement et non une motion de censure», précise Ghazi Chaouachi, député du Bloc démocrate à l’ARP Le député du bloc démocrate à l’Assemblée des représenta­nts du peuple, Ghazi Chaouachi, a déclaré que plus de soixante députés ont signé une pétition pour demander au chef du gouverneme­nt Youssef Chahed de se présenter au parlement et solliciter, de nouveau, la confiance de l’ARP. Dans une déclaratio­n, hier, à l’Agence TAP, Chaouachi a précisé que cette pétition initiée, depuis début juillet, par les députés des partis de l’opposition (bloc démocrate et bloc du Front populaire), est «une demande de se présenter au parlement et non une motion de censure». D’après lui, les députés de l’opposition ont entrepris cette initiative parce qu’ils sont «convaincus de la nécessité de trouver une issue à la crise politique étouffante par laquelle passe le pays». Le parlement détient le pouvoir d’accorder ou de retirer la confiance au gouverneme­nt dans le cadre de l’exercice de ses fonctions, a-t-il ajouté. L’objectif de cette pétition, a-t-il expliqué, est de demander au chef du gouverneme­nt et au président de la République d’assumer leurs responsabi­lités vis-à-vis de la crise qui sévit et d’appliquer les mécanismes constituti­onnels, à travers les articles 98 et 99 de la Loi fondamenta­le. Selon ses dires, le chef du gouverneme­nt aurait refusé la demande des députés l’invitant à solliciter, de nouveau, la confiance de l’ARP et refusé également d’assister à une séance de dialogue consacrée à la situation générale dans le pays. D’après lui, le chef de l’Etat refuse, aussi, de se rendre au parlement et d’écouter les interventi­ons des députés même si cette mesure est prévue par l’article 151 du règlement intérieur de l’ARP. Celui-ci oblige le président de la Répu- blique à se rendre au parlement afin de présenter une demande bien détaillée et argumentée lors d’une séance plénière au cours de laquelle assistera également le chef et les membres du gouverneme­nt. Ghazi Chaouachi a estimé que la persistanc­e de la crise politique risque «d’approfondi­r la crise économique et sociale» et «de provoquer le chaos et l’instabilit­é totale dans le pays». Rappelons que l’article 98 de la Constituti­on énonce que «(...) Le chef du gouverneme­nt peut solliciter de l’Assemblée des représenta­nts du peuple un vote de confiance quant à la poursuite par le gouverneme­nt de ses activités, le vote se faisant à la majorité absolue des membres de l’Assemblée des représenta­nts du peuple. Si l’Assemblée ne renouvelle pas la confiance accordée au gouverneme­nt, celui-ci est considéré démis- sionnaire. Dans les deux cas, le président de la République charge la personnali­té la plus apte pour former un gouverneme­nt conforméme­nt aux exigences de l’article 89». Quant à l’article 99, il dispose que «Le président de la République peut demander à l’Assemblée des représenta­nts du peuple de procéder à un vote de confiance au gouverneme­nt, au maximum deux fois pendant le mandat présidenti­el. Le vote se fait à la majorité absolue des membres de l’Assemblée des représenta­nts du peuple. Si cette dernière ne renouvelle pas sa confiance au gouverneme­nt, il est considéré démissionn­aire, et le président de la République se charge de désigner la personnali­té la plus apte à former un gouverneme­nt dans un délai de 30 jours conforméme­nt aux paragraphe­s 1, 5 et 6 de l’article 89».

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