La Presse (Tunisie)

Tensions dans l’air

Protection­nisme américain, tensions monétaires et Iran au menu

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AFP — Le G20 des ministres des Finances et gouverneur­s des banques centrales débute hier à Buenos Aires dans un contexte de tensions com- merciales aiguës entre les Etats-Unis et le reste du monde. Avant-hier, le président américain Donald Trump s’est dit prêt à imposer des taxes punitives sur la totalité des importatio­ns chinoises, qui représenta­ient 500 milliards de dollars en 2017. Jusque-là, le protection­nisme américain face aux produits chinois se focalisait sur l’acier et l’aluminium, pour protester contre les subvention­s et les crédits à l’exportatio­n octroyés par Pékin.

AFP — Le G20 des ministres des Finances et gouverneur­s des banques centrales débute hier à Buenos Aires dans un contexte de tensions commercial­es aiguës entre les EtatsUnis et le reste du monde. Avant-hier, le président américain Donald Trump s’est dit prêt à imposer des taxes punitives sur la totalité des importatio­ns chinoises, qui représenta­ient 500 milliards de dollars en 2017. Jusque-là, le protection­nisme américain face aux produits chinois se focalisait sur l’acier et l’aluminium, pour protester contre les subvention­s et les crédits à l’exportatio­n octroyés par Pékin. « Je ne le fais pas à des fins politicien­nes, je le fais pour faire ce qui est bon pour notre pays » , a- t- il assuré, accusant la Chine d’«arnaquer» depuis longtemps les Etats-Unis, avec des pratiques «déloyales» et du «vol de propriété intellectu­elle». Aux conflits commerciau­x, s’ajoutent des tensions monétaires. «La Chine, l’Union européenne et les autres manipulent leurs monnaies en baissant leurs taux d’intérêt alors que les Etats- Unis augmentent leurs taux avec un dollar devenant de plus en plus fort, jour après jour, ce qui dégrade notre compétitiv­ité», a encore dénoncé le président américain, critiquant aussi la hausse des taux d’intérêts de la Fed.

Emissaire américain

Pekin accuse Washington de vouloir provoquer « la pire guerre commercial­e de l’histoire économique» et réagit en imposant de nouvelles taxes sur des produits américains. Le secrétaire américain au Tré- sor, Steven Mnuchin, dépêché en Argentine hier et aujourd’hui, «répondra aux inquiétude­s sur la politique commercial­e» , a fait savoir un haut fonctionna­ire du Trésor. Des pourparler­s bilatéraux sont prévus entre Mnuchin et ses pairs français, allemand, japonais, canadien, sud-coréen, italien et mexicain. Cette semaine, le Fonds monétaire internatio­nal (FMI) a maintenu sa prévision de croissance mondiale à 3,9% pour 2018 et 2019 mais sa directrice générale, Christine Lagarde, a souligné qu’il s’agissait probableme­nt d’un plafond. Et Maurice Obstfeld, économiste en chef du Fonds, a en outre estimé que les tensions commercial­es constituai­ent «la menace la plus grande à court terme pour la croissance mondiale». D’autant que le protection­nisme de la Maison- Blanche affecte non seulement Pékin mais encore ses principaux partenaire­s tels que l’Union européenne, le Canada ou le Mexique.

Europe préoccupée

Pour tenter d’apaiser les relations avec les Etats- Unis, le président de la Commission européenne, Jean- Claude Juncker, se rend mercredi à Washington où il rencontrer­a le président américain. D’après la chancelièr­e allemande Angela Merkel, l’Europe est « prête » à riposter si les Etats- Unis relèvent ses taxes sur les importatio­ns de véhicules européens, une grande préoccupat­ion pour les constructe­urs automobile­s allemands. Elle a toutefois déclaré que «des représaill­es aux droits de douanes américains» seraient «la plus mauvaise solution». Autre tension UE-Etats-Unis, la demande de Washington d’isoler économique­ment l’Iran a été rejetée par les Européens qui ont adopté un instrument juridique pour protéger les entreprise­s européenne­s présentes dans ce pays, qui entrera en applicatio­n le 6 août, date du premier volet des sanctions américaine­s. En vertu du principe d’extraterri­torialité du droit américain, Washington compte pénaliser entreprise­s et personnes physiques qui commercent avec l’Iran. Nombre de grandes entreprise­s européenne­s, comme le groupe pétrolier Total, ont décidé de se retirer d’Iran s’ils ne sont pas exemptés des sanctions américaine­s. Pour l’instant, Washington a refusé d’en dispenser les entreprise­s européenne­s après avoir dénoncé l’accord sur le nucléaire avec l’Iran. Le G20 Finances abordera ce week-end les menaces qui planent sur la croissance mondiale et les risques de crise dans les pays émergents. Les travaux des minist res des Finances et gouverneur­s de banques centrales devaient débuter hier à 14h30 (17h30 GMT) et se poursuivre aujourd’hui. C’est la troisième réunion ministérie­lle de l’année après celle de mars, à Buenos Aires, et avril à Washington. Un communiqué final doit être diffusé aujourd’hui en fin de journée. Les 30 novembre et 1er décembre, ce sont les chefs d’Etat et de gouverneme­nt des pays du G20 qui se rendront à Buenos Aires pour débattre de l’avenir de l’économie mondiale.

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Le président argentin Mauricio Macri (G) accueillan­t la présidente du FMI, Christine Lagarde, avant-hier, à Buenos Aires

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