La Presse (Tunisie)

Amina toujours saisissant­e

- Salem TRABELSI

Amina Fakhet n’avait rien à prouver. Tout lui était acquis. Elle n’avait qu’à être sur scène et à chanter. L’immense public de Carthage n’attendait que ça. Après huit ans d’absence, la diva n’a rien perdu ni de son talent, ni de sa voix, ni de sa présence scénique.

Le théâtre romain de Carthage n’a pas vu ce déferlemen­t de public depuis quelque temps. L’espace était plein à ras et même dans la station debout les spectateur­s ont continué à suivre le spectacle jusqu’au bout. Et pour cause ! Ce public du festival de Carthage est venu saluer le retour de la Diva de la chanson tunisienne Amina Fakhet, l’une des plus belles voix de Tunisie. Tout cela est bien confirmé et Amina Fakhet sur la scène de Carthage samedi dernier n’avait rien à prouver de son statut de première dame de la chanson tunisienne. Elle était venue pour retrouver son public qui constitue pour elle «la plus grande aventure et la plus grande passion» de sa vie. Des retrouvail­les qui n’ont pas manqué d’émouvoir jusqu’aux larmes la chanteuse tunisienne dès qu’elle est apparue sur scène face à cette foule immense qui l’acclamait sous un déluge d’applaudiss­ements et de you-you. Une foule qu’elle a conquise «à force de travail,au prix de son sang et sans l’aide de personne», comme elle nous l’a déclaré. Un public que Amina Fakhet n’a pas voulu trahir car, rappelons-le : à quelque jours du spectacle tout allait être annulé à cause d’une mésentente avec le ministère des Affaires culturelle­s qui est revenu sur ses promesses. L’immense public de Carthage n’attendait que de voir Amina sur scène et force est de croire qu’il tombait sous le charme. Car pendant toute la soirée il n’a fait que vibrer sur les rythmes qu’imposait Amina. La chanteuse n’est pas revenue les mains vides mais avec quelques nouvelles chansons. Ces nouvelles chansons sont de Mohamed Lassoued, de Mohamed Sadok, poète et compositeu­r libyen. Il y a aussi trois autres chansons de Ahmed Mejri. De nouvelles créations à notre sens de très haut niveau sur le plan de la compositio­n, de la distributi­on et de l’interpréta­tion comme «Ana haouit». Amina a également donné une autre touche à une chanson du patrimoine peu connue du public «Masabeni». Autre nouveauté dans ce spectacle également c’est la jeune Molka, la fille de Amina Fakhet, qui a interprété une chanson d’Edith Piaf, faisant preuve d’une voix qui promet sincèremen­t et qui, pour sa première sortie en public, a eu le courage d’affronter celui de Carthage. Le répertoire connu de Amina s’est chargé du reste de la soirée en faisant réagir le public qui connaissai­t les paroles par coeur. La preuve d’ailleurs que les chanteurs de grosse pointure n’avaient pas besoin de nouvelles créations pour remplir les plus grands gradins. Une grande partie du public était tout de même déçue de ne pas retrouver Amina dans ses transes sublimes et saisissant­es. Une Amina que certains ont qualifiée de «calme cette fois» mais toujours «divine». Pour son retour, Amina a donné un très grand spectacle, une immense générosité envers le public et un talent sur lequel le temps n’a eu aucune prise. Grandiose !

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Photo: Abelfatah BELAÏD Amina Fakhet n’avait rien à prouver. Tout lui était acquis. Elle n’avait qu’à être sur scène et à chanter. L’immense public de Carthage n’attendait que ça. Après huit ans d’absence, la diva n’a rien perdu ni de son talent, ni de sa voix, ni de sa présence scénique.
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Photos: Abelfatah BELAÏD

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