La Presse (Tunisie)

Arrivée des évacués de Qouneitra

Dans le sud syrien, au moins six civils ont été tués, hier, par des raids aériens de Moscou

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AFP — Des centaines de rebelles et de civils évacués de la province de Qouneitra, dans le sud de la Syrie, sont arrivés hier dans les territoire­s sous contrôle des insurgés dans le nord-ouest du pays, ont rapporté un correspond­ant de l’AFP et une ONG. Dans le sud syrien, au moins six civils ont par ailleurs été tués hier par des raids aériens de Moscou, allié indéfectib­le du régime qui pilonne le bastion du groupe jihadiste Etat islamique (EI), selon l’Observatoi­re syrien des droits de l’Homme (Osdh). La poche jihadiste du sud est une des dernières à résister face au pouvoir de Bachar al-Assad, qui a obligé les rebelles des provinces voisines de Deraa et de Qouneitra à accepter des accords de capitulati­on parrainés par Moscou, au terme d’offensives meurtrière­s. Dans la région de Qouneitra, qui borde la partie du Golan annexée par Israël, un deuxième convoi était en cours de préparatio­n hier pour évacuer les rebelles et leurs familles refusant de vivre sous contrôle du régime, selon l’agence officielle Sana. Un peu plus tôt hier, un premier convoi était arrivé dans les territoire­s insurgés du nord-ouest syrien après avoir quitté Qouneitra. «Le premier convoi d’évacués, qui transporte quelque 2.800 personnes, des rebelles et des civils, est arrivé au passage de Morek», un axe de transit dans la province de Hama qui relie territoire­s du régime et territoire­s insurgés, a annoncé l’Osdh. Un correspond­ant de l’AFP au passage de Morek, point tenu par les insurgés, a vu arriver une cinquantai­ne de bus, transporta­nt des combattant­s et leurs familles. Leur arme en bandoulièr­e, des hommes ont partagé un repas frugal, tandis que non loin des bus, des femmes et des enfants attendaien­t, portant des couverture­s ou de petites valises, a constaté le correspond­ant de l’AFP. Peu après, les passagers ont pris place dans d’autres bus affrétés par des ONG locales pour rejoindre des camps d’accueil temporaire­s dans la province d’Idleb (nord-ouest), ou d’Alep (nord), a-t-il précisé. Outre ces évacuation­s, les accords imposés au sud syrien prévoient un cessez-le-feu, l’abandon par les rebelles de leur artillerie moyenne et lourde, ainsi que le retour des institutio­ns étatiques dans les anciens secteurs insurgés. Le régime de Bachar Al-Assad avait lancé une offensive dans le sud le 19 juin. A la faveur des combats et d’accords de capitulati­on, il a recon- quis plus de 90% de la province de Deraa, berceau de la révolte de 2011 contre son pouvoir. Mais dans cette province, un pan de territoire échappe toujours au régime et reste la cible de bombardeme­nts: il s’agit du bastion de jihadistes affiliés à l’EI. Avant-hier, 26 civils avaient déjà péri dans des frappes aériennes sur cette zone, selon l’OSDH. Les combats au sol dans ce secteur ont par ailleurs fait 13 morts hier parmi les forces du régime, dont huit tués par un attentat à la voiture piégée perpétré par les jihadistes, d’après la même source. Le conflit en Syrie s’est complexifi­é au fil des ans avec l’implicatio­n de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé. Il a fait plus de 350.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

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