La tête et les jambes !
Les meilleurs joueurs de football sont souvent issus de milieux défavorisés mais on décombre aussi ceux qui ont réussi à mener de pair études et football.
Le ballon rond déchaîne les foules et chavire les coeurs. L’idée que le football est un sport de crétins, réservé aux abrutis et bonnets d’âne des bancs d’écoles tient de moins en moins voire presque plus du tout. Il reste tout de même réservé en grande majorité aux classes sociales pauvres et démunies. Les success stories de Cristiano Ronaldo et Lionel Messi suffisent pour confirmer cette thèse. Ronaldo a perdu son père mort d’un cancer il y a quelques années et sa mère est chômeuse. Quant à Lionel Messi, il est fils d’un père ouvrier et d’une mère femme de ménage. Ces deux joueurs aux pieds en or et acharnés de sport pour l’un ou pétri de talent pour l’autre ne comptent plus les millions d’euros engrangés durant leur fastueuse carrière pleine de moissons et trophées. Mais alors quels sont les joueurs qui ont réussi à mêler réussite sportive et accomplissements dans leurs études ? Ces joueurs avec la tête et les jambes. On a listé les joueurs en activité qui ont su conjuguer réussite sportive et obtention de diplômes universitaires. On constate que l’investissement footballistique ne porte pas systématiquement préjudice aux perspectives scolaires à condition de les mêler avec brio. Le récit de joueurs ayant réussi à concilier sport et études sans rencontrer des difficultés scolaires est narré ci-après. Les performances estu- diantines des mondialistes Olivier Giroud et Vincent Kompany ou l’Italien Giorgio Chiellini sont là pour le prouver.
Sport et études
En France, les centres qui dispensent à la fois des études et l’apprentissage du sport dans une académie de football pullulent. Dans ce registre, on retrouve Olivier Giroud, l’attaquant d’Arsenal et de l’équipe de France. Il vient d’égaler le nombre de buts de Zineddine Zidane en sélection bleue. Bon élève et adroit face au but, il n’a pas vendangé pour autant ses études. Pensionnaire de sportétudes, Olivier Giroud obtient son bac économie, avant de faire 3 ans pour devenir professeur de sport en cas d’échec dans sa carrière footballistique. Un parcours qui l’obligea pendant quelque temps à jongler entre les cours à la faculté et sa carrière professionnelle à Grenoble en Ligue 2. Cependant il terminera ses études sans décrocher le diplôme. Deuxième joueur mondialiste : Vincent Kompany, le rugueux défenseur belge de Manchester City. En mars 2016, le défenseur des Citizens a poursuivi ses études et décroché un MBA (Master of business administration) à la Manchester business school. Autre joueur à briller en dehors du terrain vert mais non qualifié pour le mondial avec la Nazionale, l’équipe d’Italie, on cite Giorgio Chiellini, la forteresse défensive de la Juventus de Turin. On sait depuis longtemps que le défenseur central turinois est bon de la tête mais pas seulement pour mettre des coups de boule dans une sphère en cuir. Il aime également s’en servir pour étudier les théories économiques. Après avoir obtenu une licence d’économie en 2010, finissant paraît-il premier de sa promotion, Chiellini a remis le couvert début 2017 en décrochant une maîtrise en gestion des entreprises avec un mémoire sur «Le business-model de la Juventus FC dans un benchmark international». A côté du préjugé défavorable qu’ont les footballeurs aux yeux du public en matière de compétences et de capacités intellectuelles, il y a celle d’une supposée incompétence intellectuelle et une limite dans la réussite scolaire. Le football comme seule et unique voie de salut leur est souvent attribué sur fond de cache-misère. Le cas de Mathieu Flamini, un ancien international tricolore français et joueur du Milan AC, qui a fait fortune grâce au réinvestissement de son argent dans un projet à forte rentabilité, a enflammé la toile et les réseaux sociaux l’an dernier. Les revenus générés sur son flair et sa malice intellectuelle ont dépassé ceux qu’il a acquis à la sueur de son front. Tout est dans la tête, les jambes ne font que suivre, semble-t-il.
Mohamed Salem KECHICHE