Le ménage : aussi nocif que la cigarette ?

Une nouvelle étude norvégienne confirme qu’utiliser des produits ménagers au quotidien est toxique pour les voies respiratoires. Une comparaison est même établie avec du tabagisme quotidien. Décryptage.

Pour l'heure, aucun génie au crâne chauve et tout de blanc vêtu n'est sorti d'aucun bidon pour faire le ménage dans nos foyers. Et, chaque semaine, pour la plupart d'entre nous, c'est la même rengaine. Il faut laver, dépoussiérer, frotter, faire briller, récurer, aspirer, transpirer. Et à chaque pièce de la maison son produit d'entretien, voire parfois sa couleur. Du bleu pour les vitres, du vert menthe à l'eau pour le fond de la cuvette. Or, nettoyer, balayer, astiquer ne feraient pas si bon ménage avec notre santé. C'est en tout cas ce que pointe du doigt une étude scientifique norvégienne, analysant les effets à long terme des produits d'entretien sur le déclin de nos fonctions respiratoires. Un échantillon d'environ 6.000 personnes européennes a été suivi et interrogé à trois reprises sur une période de 20 ans. Il en ressort que le volume expiratoire maximal en une seconde (VEMS), ou la quantité d'air expiré par la personne en une seconde, a diminué de 3,6 millilitres/an plus vite chez les femmes qui font régulièrement le ménage et de 3,9 ml/an plus vite chez les femmes de ménage.

Un paquet par jour

Ce déclin respiratoire équivaudrait à fumer 20 cigarettes par jour pendant 20 ans. Les auteurs supposent que la diminution de la fonction pulmonaire est attribuable à l'irritation causée par la plupart des produits chimiques de nettoyage sur les membranes muqueuses qui tapissent les voies respiratoires, entraînant des changements persistants dans les voies respiratoires et le remodelage de ces dernières. Les produits chimiques sont généralement inutiles. Un chiffon en microfibre, de l'eau, du savon de Marseille, du bicarbonate de soude, du vinaigre blanc et un peu d'huile de coude sont souvent amplement suffisants pour nettoyer toutes les surfaces de la maison.