La Presse (Tunisie)

Déficit abyssal des caisses sociales

- Samir DRIDI

Le gouverneme­nt est intervenu pour renflouer les caisses de la PCT à hauteur de 500MD, et ce, suite à un CMR tenu lundi 11 juin sous la présidence de Youssef Chahed. Une première tranche de 250 MD sera versée prochainem­ent, a assuré dernièreme­nt le ministre de la Santé, Imed Hammami.

Le président du syndicat des pharmacien­s d’officine de Tunisie (Spot), Mustapha Laâroussi, rappelle que la solution est ailleurs, il évoque l’urgence de la réforme des caisses sociales qui tiennent en otage la Pharmacie Centrale. Pénurie de médicament­s dans la pharmacie d’officine et les hôpitaux, chute considérab­le des réserves des médicament­s vitaux, suspicion de corruption sur le plan de la gestion de la Pharmacie centrale de Tunisie, dettes de la PCT à l’égard des fournisseu­rs étrangers, des mots devenus les leitmotive de la crise du secteur de la santé en Tunisie. La pénurie a atteint un stade alarmant ces derniers temps comme le confirment le Syndicat des pharmacien­s d’officine de Tunisie (Spot) et l’Organisati­on tunisienne des jeunes médecins.

Contreband­e et mauvaise gestion, les maux du secteur

Le Syndicat des pharmacien­s d’officine (Spot), a en mars dernier, tiré la sonnette d’alarme sur la situation critique de la Pharmacie Centrale qui connaît une crise de trésorerie sans précédent due au non-paiement de ses avoirs auprès de la Cnam et des structures publiques de santé. Cette crise a mis la PCT dans l’incapacité de payer ses fournisseu­rs dans les délais impartis entraînant le ralentisse­ment d’approvisio­nnement en médicament­s importés et même la suspension de livraisons par certains laboratoir­es. Elle s’est traduite par un manque au niveau des officines et des structures de santé publique de plusieurs spécialité­s de médicament­s dont certaines sont indispensa­bles et n’ont malheureus­ement pas de similaires. La pénurie est bien réelle et risque, si elle perdure, de poser un grave problème de santé, a souligné le Spot. Les dysfonctio­nnements que connaît ce secteur concernent le problème de la contreband­e et celui de la mauvaise gestion, ce qui pose un problème auquel il faut trouver une solution dans le cadre de la bonne gouvernanc­e par la mise en place d’un système de contrôle rigoureux et permanent à différents niveaux. Le ministre de la Santé a, à maintes reprises, pointé du doigt deux facteurs essentiels ayant contribué à la dégradatio­n de ce secteur, à savoir la contreband­e et la corruption, ce qui n’est pas un fait nouveau. Tous les anciens ministres s’accordent à dire que le secteur des médicament­s est bel est bien gangrené mais ce sont toujours les solutions de sortie de crise qui font défaut.

L’injection de liquidités, une solution provisoire

Le gouverneme­nt est intervenu pour renflouer les caisses de la PCT à hauteur de 500MD, et ce, suite à un CMR tenu lundi 11 juin sous la présidence de Youssef Chahed.Une première tranche de 250MD sera versée prochainem­ent, a assuré dernièreme­nt le ministre de la Santé Imed Hammami. Le ministère de la Santé, tente, tant bien que mal, de redresser la barre et réduire les dettes de la Pharmacie Centrale. En novembre 2017, un CMR a été tenu pour évaluer la situation de la PCT et la série de mesures entreprise­s n’ont pu améliorer la situation financière de cette dernière. Pire, son P.-d.g. a été limogé en avril 2018. C’est que la crise n’est pas facile à gérer et demande une révision de fond en comble du secteur des médicament­s. Mais le vrai problème réside dans le retard observé sur le plan de la réforme des caisses sociales (Cnss et Cnrps) et de la Cnam, nous a confié le président du syndicat des pharmacien­s d’officine, Mustapha Laâroussi. L’injection de liquidités fera du bien certes à la Pharmacie Centrale et aux officines mais elle demeure une solution de rafistolag­e.Il faut s’attaquer plutôt et d’une manière urgente au déséquilib­re des caisses sociales par le biais de la réforme pour désamorcer la crise.

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