Palpitations cardiaques: quand faut-il s’en inquiéter?
«Tout le monde a des palpitations, c’est tout à fait banal. Plus on avance en âge, plus on en a», rassure le Dr Claude Kouakam, cardiologue au CHRU de Lille et membre de la Fédération française de cardiologie. Et le Dr Frédéric Fossati, cardiologue dans le Nord, d’ajouter: «L’intensité des palpitations ne détermine absolument pas la gravité de la cause». En fait, chaque contraction du coeur est due à un courant électrique. Lorsque ces contractions sont plus rapprochées ou sont ressenties plus intensément, «elles sont bénignes dans 90% des cas. C’est inconfortable mais il n’y a aucun risque vital», insiste le Dr Kouakam.
A quoi sont dus ces battements inhabituels?
Un examen à passer? Un entretien d’embauche qui arrive à grands pas? Pensez à respirer et à vous relaxer car «le stress est de loin le premier facteur qui explique les battements ressentis», assure le Dr Kouakam. Mais même au repos, une tisane à la main et prêt à dormir, le coeur peut «s’emballer». La faute au surmenage ou au manque de sommeil. Par ailleurs, la consommation de certains excitants tels que le café, la nicotine, l’alcool, les boissons énergisantes, mais aussi la déshydratation et certains médicaments comme les antidépresseurs peuvent favoriser l’apparition de troubles du rythme cardiaque. Les palpitations cardiaques peuvent aussi être dues à des troubles qui touchent indirectement le coeur, comme l’anémie. En effet, pour compenser la faible quantité d’oxygène circulant dans le sang, le rythme cardiaque s’accélère. Une forte fièvre et une hyperthyroïdie (sécrétion excessive d’hormones au niveau de la glande thyroïde) peuvent également être à l’origine de ces palpitations.
Attention à l’arrêt cardiaque !
Mais chez certains, ces pal- pitations peuvent être de véritables signaux d’alerte. Il existe en effet deux cas pour lesquels il faut s’alarmer. «D’une part, si les palpitations sont fréquentes, s’aggravent dans le temps et s’associent à d’autres symptomes (essoufflement, malaise, douleurs dans la poitrine ou encore étourdissement), explique le Dr Fossati. De l’autre, si le patient connaît des antécédents cardiaques personnels ou familiaux». Et pour cause, «s’il existe des antécédents, les palpitations sont potentiellement dangereuses et peuvent être des signes avant-coureurs d’un malaise cardiaque. Il faut donc en identifier la cause exacte et prendre rapidement en charge le patient», indique à son tour le Dr Kouakam.
Des anxiolytiques et du yoga pour gérer son stress
Alors, pour distinguer les différentes origines possibles de ces palpitations, il est recommandé de consulter un cardiologue qui procédera à un interrogatoire détaillé, un examen et un électrocardiogramme. «Mais si l’inquiétude persiste, le patient peut se tourner vers l’homéopathie, la sophrologie ou le yoga afin de se relaxer et ainsi ralentir son rythme cardiaque». Ces techniques de gestion du stress ne fonctionnent toutefois pas pour tout le monde. «On peut aussi prescrire, surtout chez les personnes âgées, des anxiolytiques qui réduisent l’anxiété. Mais il n’empêche que le meilleur traitement contre le stress, c’est le sport», rappelle le cardiologue. Avant d’en venir au traitement médicamenteux, le mieux reste en effet d’améliorer son hygiène de vie. «Il faut modérer la consommation d’excitants, adopter un mode de vie moins stressant, lutter contre la sédentarité et réduire le tabagisme qui sont des facteurs de risques de maladies cardiovasculaires», conseille également le Dr Fossati.