La Presse (Tunisie)

L’opposition revendique la victoire au premier tour

Les premiers résultats étaient attendus hier et les résultats complets d’ici le 4 août.

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AFP — L’opposition au Zimbabwe a revendiqué hier la victoire de son candidat Nelson Chamisa dès le premier tour de la présidenti­elle face au chef de l’Etat sortant Emmerson Mnangagwa, patron du parti de l’ancien président Robert Mugabe. «Les résultats montrent au- delà de tout doute raisonnabl­e que nous avons gagné les élections et que le prochain président du Zimbabwe est Nelson Chamisa», a déclaré un haut respon- sable du Mouvement pour le changement démocratiq­ue (MDC), Tendai Biti, disant se baser sur les résultats des agents du parti.

AFP — L’opposition au Zimbabwe a revendiqué hier la victoire de son candidat Nelson Chamisa dès le premier tour de la présidenti­elle face au chef de l’Etat sortant Emmerson Mnangagwa, patron du parti de l’ancien président Robert Mugabe. «Les résultats montrent au-delà de tout doute raisonnabl­e que nous avons gagné les élections et que le prochain président du Zimbabwe est Nelson Chamisa», a déclaré un haut responsabl­e du Mouvement pour le changement démocratiq­ue (MDC), Tendai Biti, disant se baser sur les résultats des agents du parti. De son côté, le président Mnangagwa, qui a succédé en novembre 2017 au président Robert Mugabe à la faveur d’un coup de force, s’est dit confiant de remporter les premières élections depuis la chute du père de l’indépendan­ce qui gouvernait le Zimbabwe d’une main de fer depuis 1980. Les résultats officiels des élections présidenti­elle, législativ­es et municipale­s d’avant- hier, qui se jouent essentiell­ement entre la Zanu- PF au pouvoir et le MDC, n’ont pas encore été annoncés, alimentant dans l’opposition les soupçons d’«interféren­ce» du camp gouverneme­ntal dans le processus électoral. «Il y a un retard délibéré dans l’annonce des résultats. Ce retard est totalement inacceptab­le » , a estimé Tendai Biti, ancien ministre respecté des Finances, mettant «au défi» la commission électorale, la ZEC, d’annoncer les résultats. Les premiers résultats étaient attendus hier et les résultats complets d’ici le 4 août. Quelques heures plus tôt, M. Chamisa, 40 ans, avait déjà revendiqué une «victoire éclatante» sur son rival âgé de 75 ans. «Nous sommes prêts à former le prochain gouverneme­nt», a-t-il lancé sur son compte Twitter. Rapidement, M. Mnangagwa, ancien bras droit de M. Mugabe, lui avait répondu en sous-entendant qu’il menait, lui, la course. «Les informatio­ns obtenues par mes représenta­nts sur le terrain sont extrêmemen­t positives», a- t- il assuré sur son compte Twitter, se disant «enchanté par le taux de participat­ion élevé».

«Aucune fraude»

Les Zimbabwéen­s se sont ren- dus en nombre avant-hier aux urnes pour ces élections historique­s. Selon la commission électorale, le taux de participat­ion se situait aux alentours de 75% une heure avant la clôture des bureaux de vote. Avant les élections, M. Mnangagwa était donné favori de la présidenti­elle, même si l’écart avec son principal adversaire s’était récemment réduit, selon un sondage publié il y a une dizaine de jours. Si aucun candidat n’obtient la majorité absolue des suffrages au premier tour, un second tour sera organisé le 8 septembre. La commission électorale du Zimbabwe, très critiquée par l’opposition pendant tout le processus électoral, a affirmé hier que les élections n’avaient été entachées d’«aucune fraude». « Nous voudrions montrer au peuple zimbabwéen que nous, à la commission électorale du Zimbabwe, ne volerons pas le choix» des électeurs, a assuré sa présidente Priscilla Chigumba. «Quels que soient nos résultats, ils refléteron­t exactement» ce que le peuple «a décidé», a-t-elle dit. Le président Mnangagwa, soucieux de se démarquer de son ancien mentor Robert Mugabe, avait promis des élections «libres et justes», alors que les scrutins des deux dernières décennies ont été entachés de violences et de fraudes.

«Avides de changement»

Pour preuve de sa bonne volonté, il avait invité, pour la première fois en seize ans, des observateu­rs occidentau­x à surveiller le processus électoral. En campagne, M. Mnangagwa, ancien vice-président et ministre de M. Mugabe, a promis un «nouveau Zimbabwe» et la relance de l’économie, au bord de la faillite. Devant les banques, les longues files de clients en quête d’un peu de liquide sont quotidienn­es depuis des années. Les diplômés viennent chaque jour grossir les rangs des sansemploi, alors que le taux de chômage avoisine les 90%. M. Chamisa, sans grande expé- rience politique, a lui fait de son âge son arme principale. Pendant la campagne, cet orateur au style vestimenta­ire toujours impeccable a su séduire un électorat jeune, en quête de sang neuf. Dans les rues d’Harare, des habitants s’inquiétaie­nt hier des réactions du parti au pouvoir en cas de défaite. « Il est exclu que la Zanu- PF accepte» la victoire du MDC, a estimé Tracy Kubara, une commerçant­e de 26 ans. «Le MDC n’acceptera» pas s’il perd, a-t-elle toutefois ajouté à l’AFP, prédisant que «les gens descendron­t à coup sûr dans la rue parce qu’ils sont avides de changement». Depuis son indépendan­ce, le Zimbabwe n’a connu que deux chefs de l’Etat, tous les deux issus du même parti, la Zanu-PF. D’abord M. Mugabe, contraint à la démission en novembre à l’âge de 93 ans, puis M. Mnangagwa, qui a pris sa revanche après avoir été limogé quelques semaines plus tôt de son poste de vice-président.

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Des partisans du parti d’opposition MDC au Zimbabwe fêtant la victoire qu’ils affirment avoir remporté à la présidenti­elle, le 31 juillet 2018 dans les rues de Harare.

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