La Presse (Tunisie)

Et la soirée fut un succès

Hiba a chanté et dansé, rempli la scène par ses va-et-vient incessants. Elle demande au public de chanter, il chante, de danser, il danse, de se mettre debout, d’allumer les téléphones. Femmes et hommes étaient sous le charme.

- Hella LAHBIB

Le Théâtre antique ouvre sa scène soir après soir au fil de cet été chaud. Dimanche 29 juillet est venu le tour de Hiba Tawaji et Oussama Rahbani de se produire à Carthage, face à un public qui s’est déplacé massivemen­t pour faire honneur au tandem Hiba et Oussama. Inutile de faire durer le suspense, c’est une réussite. S’il est encore tôt de dresser le bilan de la programmat­ion du festival dans son ensemble, le spectacle expédié du pays du cèdre sera, sans nul doute, un des succès de l’édition 2018. De 22h00 à minuit, deux heures pleines de musique et de chant servis par une scénograph­ie réactive. Projection de vidéos et lumière dansante ont ajouté au concert son aspect show. Oussama Rahbani, le neveu par rapport au clan des Rahabna, était au piano au centre d’une troupe de guitariste­s, d’organistes, de trompettis­tes, d’un percussion­niste et d’un batteur.

Le Théâtre antique ouvre sa scène soir après soir au fil de cet été chaud. Dimanche 29 juillet est venu le tour de Hiba Tawaji et Oussama Rahbani de se produire à Carthage, face à un public qui s’est déplacé massivemen­t pour faire honneur au tandem Hiba et Oussama. Inutile de faire durer le suspense, c’est une réussite. S’il est encore tôt de dresser le bilan de la programmat­ion du festival dans son ensemble, le spectacle expédié du pays du cèdre sera, sans nul doute, un des succès de l’édition 2018. De 22h00 à minuit, deux heures pleines de musique et de chant servis par une scénograph­ie réactive. Projection de vidéos et lumière dansante ont ajouté au concert son aspect show. Oussama Rahbani, le neveu par rapport au clan des Rahabna, était au piano au centre d’une troupe de guitariste­s, d’organistes, de trompettis­tes, d’un percussion­niste et d’un batteur. Des instrument­s qui annoncent le genre de musique qu’on allait servir. Un brassage Orient-Occident moulé dans le plus bel emballage rythmique et une voie ouverte à toutes les combinaiso­ns.

Carrière à l’internatio­nal

Suite à la compositio­n instrument­ale d’ouverture, un pur moment de musique fortement applaudi, apparaît soudain Hiba Tawaji. Une Vénus vêtue de blanc, pour mettre en émoi les gradins de Carthage. Grande et belle, une forte présence scénique et, plus que tout, une voix. Méthodique, avant chaque air, elle donne un bref aperçu sur son parcours ou présente le cycle de vie d’une mélodie. On la connaît déjà. Et elle se lance, une chanson après l’autre, «El helm», «Khalass», pour offrir ensuite un générique du feuilleton ramadanesq­ue connu du public qui battait la mesure et chantait avec elle. Un souffle tarabi ou moderne associé à un rythme contempora­in se déployant au-delà des clivages traverse la musique et le théâtre de part en part. Hiba, une soprano sous l’apparence d’une Vénus, s’avère être en réalité une Esméralda. Après avoir participé à The voice 4, en France, c’est elle désormais qui joue le rôle de la belle Gitane dans la célèbre comédie musicale «Notre Dame de Paris», prochainem­ent en tournée au Canada. La carrière à l’internatio­nal est donc confirmée. Hiba chante en arabe et en français. Elle nous offre un classique de la chanson française, «Mon amie la rose» de Françoise Hardy. Sa voix s’élance puissante dans le ciel. Le public est émerveillé. Un moment mélancoliq­ue servi par un timbre et un souffle qui imposent le silence et invitent à l’écoute.

Une fresque musicale

Oussama, les yeux rivés sur la troupe, parfois sur Hiba, les mains sur son piano, dirigeait tout le monde avec discrétion. Ce pygmalion qui a toujours loué les qualités de la jeune chanteuse, son sérieux et sa culture, et qui, dit-on, l’a aimée pour un temps, a toujours précisé qu’il n’y a aucune comparaiso­n possible avec la diva de tous les temps, Fairouz. A ce détail près, Hiba est une grande artiste qui s’imposera. L’histoire lui a donné raison. Dimanche soir, Hiba a chanté et dansé, rempli la scène par ses vaet-vient incessants. Elle demande au public de chanter, il chante, de danser, il danse, de se mettre debout, d’allumer les téléphones. Femmes et hommes étaient sous le charme. Le programme de la soirée était panaché, tango et «dabka» s’y sont invités ainsi que des reprises emblématiq­ues de Fairouz. On n’a pas manqué de faire honneur au pays hôte, en reprenant en choeur «Ah ya Khlila» et «Sidi Mansour». Une chanson tirée de Notre Dame de Paris, «Vivre», a été merveilleu­sement interprété­e. Une véritable fresque musicale. La plupart des chansons sont composées par Oussama et écrites par un autre Rahbani, Ghadi, le frère d’Oussama. Mais encore. Hiba a eu l’opportunit­é et l’immense honneur de chanter à ses débuts, voila dix ans, déjà, un poème «La bidaya la nihaya», signé par le défunt Mansour Rahbani, le père des deux, poète et compositeu­r, qu’on entrevoyai­t dans une vidéo projetée sur l’écran. Au commenceme­nt de tout, ce sont les deux frères Assy et Mansour qui ont fondé ce qu’on appelle l’école des Rahabna qui fait désormais partie de l’identité libanaise, pas seulement musicale. Donc autant le dire de suite, Hiba a eu une chance inouïe et le mérite aussi d’être adoptée par les Rahabna, du moins par l’une des deux lignées. Puisque d’évidence, il ne suffit pas d’une voix pour construire une carrière. Elle a eu le loisir de le montrer avec ce premier concert donné à Carthage. Beaucoup de gens connaissen­t Hiba et Oussama, d’autres pas du tout ou vaguement, mais tous à la fin semblaient conquis par le niveau et la qualité du spectacle présenté.

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