Le courroux des retraités
Les retraités vont manifester dans les rues dans toutes les régions du pays à partir de mercredi prochain si d’ici là leurs demandes ne sont pas satisfaites, dont notamment l’augmentation des pensions comme le stipule l’accord conclu avec le gouvernement
Les retraités ont manifesté mercredi dernier à la place MohamedAli et comptent hausser encore plus le ton à partir de mercredi prochain si le gouvernement persiste dans sa fuite en avant et se désiste de ses engagements. Ils sont soumis à la contribution solidaire de 1% selon l’article 53 de la loi de finances 2018, mais privés des augmentations comme le stipule l’article 37 de la loi n°85-12 du 5 mars 1985, portant régime des pensions civiles et militaires de retraite et des survivants dans le secteur public, d’où ces actions de protestations qui prennent de plus en plus de l’ampleur ces derniers temps dans les rangs des retraités. Les fonctionnaires d’aujourd’hui sont les retraités de demain, c’est pourquoi le Syndicat des retraités relevant de l’Ugtt a appelé toutes les forces vives à se joindre aux retraités dans leurs mouvements de contestation pour faire valoir leurs droits et faire avorter une éventuelle réforme de l’article 37 de cette loi. En effet, l’article 37 (nouveau), stipule que «la péréquation de la pension est effectuée lors de toute augmentation de l’un quelconque des éléments permanents de la rémunération correspondante au grade ou à la fonction sur la base de laquelle a été liquidée la pension. La péréquation de la pension est également effectuée lors de l’institution d’une indemnité permanente concernant le grade ou la fonction sur la base de laquelle a été liquidée la pension». Toutefois, et à cause du déficit croissant des caisses sociales, les retraités ont été privés des augmentations. La difficile conjonc- ture économique par laquelle passe le pays et la cherté de la vie ont considérablement impacté leur pouvoir d’achat. Courroucés par les promesses non tenues du gouvernement, les retraités ont multiplié les manifestations ces derniers mois et comptent hausser encore plus le ton dans les jours à venir. Si les caisses sociales (Cnrps pour le public et Cnss pour le privé) ont épuisé aujourd’hui leurs réserves, ce n’est pas aux retraités de payer les pots cassés, souligne la partie syndicale qui a organisé mercredi dernier un rassemblement de contestation à la place Mohamed-Ali. Certains retraités nous ont fait part des conditions financières difficiles dans lesquelles ils vivent. Pour ceux qui sont atteints de maladie chronique, la situation est encore plus grave, nous fait-on savoir. « Nos pensions sont menacées et ne peuvent plus suivre le rythme infernal de la hausse des prix », nous déclare un autre retraité venu exprimer et sa colère et sa déprime face à ce qu’il a qualifié d’injustice qui frappe le maillon faible de la société. La colère était perceptible chez la majorité des manifestants qui se sont sentis lésés par l’attitude du gouvernement à l’égard des retraités. « On va manifester dans les rues avec nos enfants le jour de l’Aïd El Idha », menace un sexagénaire.
Dans sa déclaration à notre journal, Abdelkader Nasri, secrétaire général de la Fédération nationale des retraités, a rappelé que les retraités ne quémandent rien, ils veulent leurs droits et vont manifester dans les rues dans toutes les régions du pays à partir de mercredi prochain si d’ici là leurs demandes ne sont pas satisfaites, dont notamment l’augmentation des pensions comme le stipule l’accord conclu avec le gouvernement en 2017. Il a souligné que l’Ugtt soutient ces mouvements de contestation et qualifie les droits des retraités de ligne rouge qu’il ne faut pas franchir sous aucun prétexte.