La Presse (Tunisie)

Le programme des vols pour le pèlerinage dévoilé

- Wi.Na.

Les premiers vols vers les Lieux saints ont commencé depuis le 31 juillet dernier. Pour la réussite de ce rendezvous annuel pour les pèlerins, la compagnie aérienne Tunisair a publié un communiqué de presse dans lequel elle dévoile son programme des vols vers Médina et Djeddah.

La Tunisie , qui a célébré comme tous les autres pays, la Journée mondiale de la lutte contre la traite des personnes, s’est engagée pour la campagne mondiale «coeur bleu». Décrétée par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (Onudc), cette campagne vise à mobiliser l’opinion publique et les Etats dans le monde entier contre la traite et l’exploitati­on humaines.

Il est lundi et la chaleur est torride. Pourtant, beaucoup ont choisi de se déplacer pour célébrer la Journée mondiale contre la traite des personnes qui est organisée par l’Instance nationale de lutte contre la traite des personnes (Inlctp), en partenaria­t avec l’Onudc et l’organisati­on des Nations unies chargée des migrations (OIM) et d’adhérer au symbole du soutien aux victimes le «coeur bleu». Des stands d’associatio­ns et d’organisati­ons engagées dans cette campagne étaient présents à l’entrée, afin de présenter leurs travaux et rendre compte de leur engagement et leur mobilisati­on face à ce phénomène endémique. Il s’agit de l’Associatio­n des avocats sans frontières (ASF), Tunisie terre d’asile, Beity, «Lasna lil Ettijar» (Not for trade), etc. Après la projection de deux spots préparés par l’OIM qui dénoncent la réalité de la traite, notamment en Tunisie, à travers une jeune femme subsaharie­nne venue travailler en Tunisie, celle-ci révèle les conditions exécrables dans lesquelles elle travaille, ainsi que son exploitati­on domestique, c’est M. Ghazi Jeribi, ministre de la Justice, qui prend la parole. «Ce jour est un jour de célébratio­n de l’annonce de la stratégie nationale qui a été adoptée par le conseil des ministres le 1er juin 2018 et de la Journée mondiale contre la traite des personnes. Nous avons cru avoir dépassé ce fléau, mais il revient aujourd’hui sous d’autres formes et s’accroît de jour en jour. On parle aujourd’hui d’un crime organisé qui a été instrument­alisé. Nous devons nous engager, acteurs gouverneme­ntaux et non gouverneme­ntaux, dans le mouvement “coeur bleu”, surtout en cette journée qui symbolise la journée de la dignité pour les victimes de la traite et représente notre engagement afin de promouvoir leurs droits et les protéger» . Dans son allocution, le ministre a notamment mis en exergue la dangerosit­é de ce crime qui est le 3e des plus répandus dans le monde, après l’industrie des armes et des drogues, et a rappelé la mobilisati­on législativ­e de la Tunisie, à travers la loi organique relative à la prévention et à la répression de la traite des personnes, n 61-2016 visant à lutter contre ce crime et se basant sur les 4 piliers de ladite loi : prévention, protection, poursuites et partenaria­ts.

Un «coeur bleu» pour les victimes de la traite

La présidente de l’Inlctp, Mme Raoudha Laâbidi a, quant à elle, rappelé le rôle pionnier de la Tunisie dans la suppressio­n de l’esclavagis­me, du fait qu’elle est le 1er pays arabe et musulman à l’avoir aboli en 1846, sous Ahmed Bey. «Contrairem­ent à ce que beaucoup peuvent le croire, la traite existe bien en Tunisie. Les fillettes qu’on voit travailler comme domestique­s n’ont que 10 et 11 ans. Il ne faut pas non plus occulter le départ de nos jeunes filles aux pays du Golfe sous des contrats fictifs et dont on ignore la portée. C’est malheureus­ement une nouvelle forme de traite et d’exploitati­on. Il s’agit du phénomène qui touche le plus les droits de l’Homme en Tunisie» . La présidente a dévoilé certains chiffres établis par l’instance; 742 cas de traite des personnes ont été répertorié­s dans la période du 1er avril 2017 au 31 janvier 2018, dont 100 étrangers. «L’exploitati­on économique représente 72% des cas de traite qui est suivie par l’exploitati­on sexuelle, qui constitue 19% des cas recensés. En outre, 38% des cas sont des victimes de la traite des enfants» . Des chiffres qui rendent conscience de l’ampleur du phénomène en Tunisie, en dépit des cas qui ne sont toujours pas identifiés. Mme Laâbidi a réitéré le soutien de son instance aux victimes et a appelé tous ceux qui se sentent menacés ou qui voient une personne subir ce crime à alerter l’Instance de lutte contre la traite des personnes. «Il est certaineme­nt difficile comme citoyen d’intervenir, mais on peut changer les choses en diffusant une photo ou en lançant un appel» , faisant allusion à la vidéo ayant circulé lors de l’été 2017 où une femme âgée faisait travailler une fillette d’à peine 8 ans et qui a été arrêtée suite à ce scandale. Pour Mme Paula Pacci, représenta­nte de l’OIM en Tunisie, la traite qui est définie par les Nations unies comme «le recrutemen­t, le transport, le transfert, l’hébergemen­t ou l’accueil de personnes, par la menace de recours ou le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte par enlèvement, fraude, tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabil­ité, ou par l’offre ou l’acceptatio­n de paiements ou d’avantages pour obtenir le consenteme­nt d’une personne ayant autorité sur une autre aux fins d’exploitati­on» , est une forme abusive du traitement humain qui émane principale­ment du phénomène migratoire. Elle a notamment relevé le rôle crucial des acteurs gouverneme­ntaux et non gouverneme­ntaux dans la protection des personnes les plus vulnérable­s ou ayant une précarité financière, qui sont les plus sensibles à être les cibles de trafiquant­s, à savoir les enfants et les immigrants. «L’OIM soutient la Tunisie depuis 2011 dans sa lutte contre la traite dans sa mise en oeuvre de différents projets dont le projet Share 2» . Selon un rapport de l’Onudc effectué en 2016, 66% des victimes de la traite dans la zone Mena sont des femmes et des enfants. En Tunisie et dans la même année, 38% des victimes sont des enfants et 42% sont des femmes.

Présentati­on de la stratégie nationale de la lutte contre la traite des personnes

Membre de l’Inltp, Mme Sana Ben Achour a présenté la stratégie nationale de lutte contre la traite des personnes qui vient d’être récemment adoptée par le conseil des ministres. «C’est un document purement politique car il répond à des problémati­ques socioécono­miques majeures. C’est une stratégie qui concerne un crime qui s’accroît d’année en année. Il n’est certes pas contraigna­nt, à l’image des lois ou de la constituti­on, mais porte une forme d’engagement moral et politique qui doit mobiliser toutes les hiérarchie­s de l’Etat» , a-t-elle déclaré. Cette stratégie a consacré les quatre domaines d’interventi­on convenus au niveau internatio­nal : prévention, protection, poursuites, coopératio­n et création de partenaria­ts à des échelles nationales et internatio­nales, et ce, à travers la sensibilis­ation sur la gravité du phénomène de la traite. Elle se base également sur d’autres points qui s’articulent autour de l’améliorati­on des connaissan­ces et de la recherche dans ce domaine, la mise en place d’un mécanisme d’aide aux victimes, le renforceme­nt de l’efficacité de la répression des crimes de la traite et de la protection de ses victimes et, finalement, la consolidat­ion de les coopératio­ns bilatérale, régionale et internatio­nale et faire le suivi des politiques menées. La fin de la session a été couronnée par la signature de partenaria­ts entre l’Inlctp et 9 institutio­ns et associatio­ns ; Associatio­n Amal, Associatio­n Beity, Avocats sans frontières, Al Kachefa Ettounisse­ya, Not for trade (Lasna lil Ettijar), Tunisie terre d’asile, la Faculté des sciences juridique, économique et de gestion de Jendouba, l’Institut supérieur des études juridiques de Gabès et l’associatio­n Nebras.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia