Opinion et médias
CE que pensent les Tunisiens de la situation du pays, les sondages en donnent une idée nette désormais : pessimisme à près de 90%. Le chiffre ne surprend guère. Il correspond au vécu de tout le monde aujourd’hui :inflation, baisse du pouvoir d’achat, pénurie d’eau, de médicaments, etc. sans compter que, sur ces entrefaites, fait rage, en quasi déconnexion, la «guerre irrépressible des politiciens. Certains confrères ont beau relativiser les choses, percevoir même les «signes d’une reprise», les réalités quotidiennes sont là, criardes, éprouvées, endurées. On s’interroge dès lors : à quoi sert-il vraiment de se les dissimuler ?
Les problèmes vitaux d’un pays ne trompent jamais personne. L’opinion (le sentiment) du citoyen non plus. Qu’on se le dise aussi.
D’où que prudence est recommandée à qui incombe l’info. Principalement en ces débuts de démocratie. Plus aucun pouvoir ne force à «épouser une cause» à présent. Seul oblige le devoir de vérité. Dévier de cela, l’ignorer, le négliger est inutile, absolument inutile… En politique, en fait d’économie et de société, on l’a dit (qui ne le sait ?), une simple conversation de café suffit de nos jours à révéler le fin fond des questions. L’opinion des gens est déjà faite à ces sujets. Leur sentiment profond. En bifurquer, ou pire chercher à les orienter, à les fausser, s’étale au grand jour, et pour toujours. On y perd les vertus d’une fonction, d’une noble fonction, mais encore, son audience et sa crédibilité, voire son futur. Prudence, a-t-on dit : c’est le pire qui puisse advenir dans ce métier.
Le chapitre politique, économique et social illustre tout cela, bien sûr. C’est surtout sur ce terrain que se jauge la conduite d’un média. Attirons cependant les regards sur les arts et la culture, sur la médiatisation artistique et culturelle, en particulier : les mêmes «lacunes» n’y sont pas aussi visibles, aussi remarquées ou ébruitées, mais les conséquences n’y sont pas moins à plaindre, attention !
Les problèmes vitaux d’un pays ne trompent jamais personne. L’opinion (le sentiment) du citoyen non plus. qu’on se le dise aussi. D’où que prudence est recommandée à qui incombe l’info. principalement en ces débuts de démocratie.