La Presse (Tunisie)

Ce n’est qu’un feu de paille?

- M.Z.

Une opération coup-de-poing express a été orchestrée il y a quelques jours par la municipali­té

Brusquemen­t, et sans crier gare, la municipali­té de l’Ariana a procédé récemment, par une descente policière des plus musclées, à l’enlèvement des étals anarchique­s qui sévissaien­t dans la zone dite «Souk Libya» près du marché municipal. Tracteurs et camions doublés d’une armée d’employés et d’agents de l’ordre étaient, ce jour-là, omniprésen­ts pour exécuter cette opération coup-de-poing inspirée qui a surpris les citoyens et pris au dépourvu les gérants de ces étals. Cette descente qui s’est déroulée, heureuseme­nt, sans dégâts notables, est survenue deux jours seulement après la parution de notre article qui condamnait le «laxisme et l’impuissanc­e de la mairie en matière de lutte contre ce phénomène». Hasard de calendrier? Ou effet d’un coup de fouet? La question n’est pas là. L’essentiel est que la municipali­té, longtemps clouée au pilori dans ce domaine, a enfin osé, agi et surtout cru en ses moyens, en son pouvoir que lui confère la loi. Le contraire, synonyme… d’humiliatio­n, lui aurait ôté toute crédibilit­é tant auprès de la tutelle et des autorités régionales qu’aux yeux d’une population qui, en votant le 6 mais dernier le nouveau conseil municipal, espérait monts et merveilles.

Partie remise?

Cependant, le verre est encore à moitié vide. D’abord, parce qu’au vu des épisodes passés de ce «feuilleton» vieux de plusieurs décennies, les répétition­s se perpétuaie­nt, en ce sens que les étals qu’on déracine aujourd’hui revenaient le lendemain, ou, à tout casser, le surlendema­in, comme si de rien n’était! Ensuite, parce que la gestion de ce dossier n’est pas au-dessus de tout reproche, comme en attestent au moins les critères d’octroi d’autorisati­on d’exploitati­on des étals. Enfin, parce que la récente opération coup de poing a curieuseme­nt épargné les charrettes anarchique­s fourmillan­t à deux pas de là et portant un grave préjudice tant à l’environnem­ent qu’aux commerçant­s exerçant légalement à l’intérieur du marché municipal. Au final, feu de paille? Partie remise? Pourvu que les évènements futurs nous contredise­nt…

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