Adapter la fréquence aux besoins
La périodicité des opérations d’enlèvement des ordures laisse à désirer
Toute municipalité qui se respecte doit être impérativement au-dessus de tout reproche en matière de propreté et de protection de l’environnement, car il y va aussi bien de la réussite de sa tâche que de sa crédibilité auprès de ses administrés. On peut même dire qu’une mairie, si grandes et impressionnantes soient ses réalisations dans les autres domaines de ses interventions, demeure cruellement «impopulaire» aussi longtemps que perdurent les saletés jalonnant ses chaussées. L’Etat en a été d’ailleurs toujours conscient, en dépensant généreusement dans le volet de l’acquisition des engins destinés au secteur de la propreté, en multipliant les campagnes de sensibilisation à l’adresse de la population, en créant un fonds spécial chargé de la distribution d’aides au profit des municipalités, en instituant une journée annuelle de la propreté et de la protection de l’environnement pour récompenser les communes les plus propres et les comités de quartiers et autres ONG pour leur somme d’initiatives dans ce domaine. Bref, ce n’est pas faute d’avoir essayé. Le tout pour un objectif, un seul : rendre nos villes plus propres et plus vivables.
Viendra, viendra pas ?
Autant nous saluons toutes ces initiatives, parce qu’incitatives et motivantes, autant nous déplorons l’existence de failles qui... ont la peau dure. Bien évidemment, qui dit propreté dit, avant tout, collecte des ordures ménagères et autres détritus. Et qui dit collecte, dit planning et timing. Or, dans pratiquement deux municipalités du pays sur trois, ces deux mots ne sont nullement respectés. Explication : les camions de ramassage des saletés se distinguent d’abord par l’irrégularité de leurs horaires d’intervention. En ce sens qu’ils pointent tantôt dans la matinée, tantôt dans l’après-midi, et cela pose problème, puisque c’est le citoyen qui est le premier à en pâtir, indécis qu’il est quant au moment bien précis de sortir les sachets de ses ordures ménagères. Ces perturbations, à force de se répéter, assènent un coup de poignard dans le dos de l’environnement, d’autant plus que les sachets abandonnés se transforment, qu’il pleuve ou qu’il vente, en petit dépotoir anarchique qui fait la joie des insectes et des chiens et chats errants. La situation devient quasiment asphyxiante en été, par odeurs nauséabondes interposées. Le comble du malheur est atteint à la première grève du personnel du service, ce qui engendre l’entassement de tonnes de déchets qui élisent domicile devant… le vôtre! Dans ce décor lugubre et chaotique qui reste planté, parfois durant trois jours, imaginez la peine et les souffrances des citoyens, notamment les enfants et les adultes atteints de maladies chroniques ou de maladies respiratoires. A propos de ces grèves, il est franchement révoltant de signaler qu’elles sont devenues plus fréquentes, en dépit des multiples avantages financiers dont ont bénéficié les employés chargés de la collecte qui, depuis la révolution, ont vu leurs salaires… doubler et leurs diverses primes croître allégrement ! Faudra-t-il, dès lors, user de fermeté avec ces grèves sauvages ? A qui profitera un bras de fer aux conséquences, il est vrai, imprévisibles, pour ne pas dire désastreuses ? Pour espérer faire obstacle à ces abus qui torturent encore le crâne de la majorité des maires, nous pensons qu’il y a lieu de choisir entre l’une des deux options suivantes : ou sévir contre les contestataires, ces éternels insatisfaits qu’on sait abusivement manipulés par leurs syndicats, et cela en appliquant les lois en vigueur. Ou alors étoffer l’effectif du personnel par de nouveaux recrutements. D’ailleurs, la seconde option est de plus en plus retenue par nos municipalités, à travers le lancement, sur les médias, de concours d’enrôlement d’employés pour renforcer les rangs des employés dépendant du service de la propreté et de la protection de l’environnement.