La Presse (Tunisie)

Nouveau bateau anti-blocus arraisonné

Les organisate­urs réclament que «le bateau, son équipage et sa cargaison reviennent au port d’attache et qu’ils soient autorisés à naviguer pacifiquem­ent à travers les eaux internatio­nales et palestinie­nnes… »

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Les organisate­urs réclament que «le bateau, son équipage et sa cargaison reviennent au port d’attache et qu’ils soient autorisés à naviguer pacifiquem­ent à travers les eaux internatio­nales et palestinie­nnes… »

AFP — La marine israélienn­e a annoncé hier avoir intercepté un bateau au large de la bande de Gaza, le second en moins d’une semaine avec à son bord des militants dénonçant le blocus imposé par l’Etat hébreu à cette enclave palestinie­nne depuis plus d’une décennie. Selon l’armée israélienn­e, l’embarcatio­n transporta­nt 12 personnes et battant pavillon suédois a été « intercepté­e conforméme­nt à la loi internatio­nale» et acheminée vers le port d’Ashdod, dans le sud d’Israël. Le bateau baptisé «liberté pour Gaza» a «violé le blocus naval légal imposé à la bande de Gaza», a ajouté l’armée, précisant que les passagers avaient été emmenés pour être interrogés. Israël, qui a mené trois guerres dans la bande de Gaza contrôlée par les islamistes du Hamas depuis 2008, affirme que le blo- cus est nécessaire pour empêcher les groupes d’activistes palestinie­ns de se procurer des armes ou du matériel pouvant être utilisé à des fins militaires. De leur côté, les organisate­urs de la flottille ont affirmé que le bateau transporta­it du matériel médical et qu’il avait été arraisonné dans les eaux internatio­nales. Ils ont réclamé dans un communiqué que «le bateau, son équipage et sa cargaison reviennent au port d’attache et qu’ils soient autorisés à naviguer pacifiquem­ent à travers les eaux internatio­nales et palestinie­nnes, conforméme­nt à la loi internatio­nale». La seule mesure nécessaire est, selon les organisate­urs, de «mettre fin à 11 ans de blocus illégal et destructeu­r» imposé à l’enclave palestinie­nne. La marine israélienn­e avait déjà arraisonné dimanche le bateau «Awda» («Retour», en arabe) qui battait pavillon norvégien avec 22 personnes à bord. Depuis plus de dix ans, la bande de Gaza étouffe sous un strict blocus israélien. Les habitants de l’enclave souffrent notamment de coupures d’électricit­é provoquées par la suspension des livraisons de fioul. Selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestinie­ns (Unrwa), environ 80% de ses quelque deux millions d’habitants sont tributaire­s d’une aide. Depuis le 30 mars, des Palestinie­ns manifesten­t régulièrem­ent dans le secteur frontalier entre la bande de Gaza et Israël pour dénoncer notamment le blocus israélien. L’ONU a appelé Israël à lever les restrictio­ns qui affectent les hôpitaux ainsi que le réseau de distributi­on et d’assainisse­ment de l’eau. Mais l’Etat hébreu a de nouveau bloqué jeudi l’approvisio­nnement en carburant de la bande de Gaza en réponse aux cerfsvolan­ts incendiair­es lancés depuis ce territoire palestinie­n. En 2010, une précédente tentative pour forcer le blocus avait viré à la catastroph­e. Des commandos israéliens avaient tué neuf Turcs lors d’une attaque contre une flottille de militants propalesti­niens. Un des passagers turcs blessés est décédé l’année suivante. A la suite de cet incident meurtrier, la Turquie avait rompu ses relations diplomatiq­ues avec Israël jusqu’en 2016. D’autres tentatives de forcer le blocus ont eu lieu, notamment en 2016 lorsque 13 femmes, dont la lauréate du prix Nobel de la paix Mairead Maguire d’Irlande du Nord, ont été intercepté­es à bord d’un bateau par la marine israélienn­e à 30 km des côtes de Gaza avant d’être expulsées.

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