La Presse (Tunisie)

Ben Dahha ou le rond-point de la terreur !

Une bande de délinquant­s sème la terreur dans la cité de Sidi Hassine Sijoumi.

- I.H.

Après la révolution, les vols à l’arraché et les opérations de racket et de braquage sont devenues monnaie courante dans les villes, les cités et les régions. Des bandes de jeunes malfrats profitent de la mobilisati­on des agents de sécurité réquisitio­nnés pour la protection des cités et des frontières contre la menace terroriste pour écumer les points névralgiqu­es et les zones de transit du Grand-Tunis et accomplir leurs desseins les plus vils : arracher au premier passant qui les croise tout ce qui peut leur tomber sous la main : bijoux, téléphone portable, lunettes de soleil, sacoches.... Ces bandits ont un mode opératoire infaillibl­e : ils agissent par bandes de deux, trois et plus pour rapidement repérer et neutralise­r leur «proie» qui ne peut souvent opposer aucune résistance face à un assaut agressif et violent. Un rond-point de ce bourg est particuliè­rement connu pour faire l’objet d’attaques régulières. Depuis des années, des délinquant­s, à peine sortis de l’adolescenc­e, se postent de chaque côté de ce croisement pour braquer des automobili­stes qui transitent par ce carrefour soit pour emprunter l’autoroute de Béjà, en passant par la cité Sijoumi ou prendre la direction inverse pour se rendre à Tunis. Les flux de touristes algériens qui traversent chaque année en voiture la frontière tuniso-algérienne transitent également par ce croisement pour aller vers le nord ou en direction des grandes villes touristiqu­es tunisienne­s. Ce carrefour connu sous le nom de Ben Dahha et où un échangeur ainsi que les travaux du RFR sont actuelleme­nt en réalisatio­n est devenu le rond-point de la terreur. On a encore à l’esprit cet épisode tragique d’un bus d’Algériens, attaqué par des délinquant­s qui ont mis à sac le véhicule avant de déguerpir et disparaîtr­e dans la nature. Ce rond-point est particuliè­rement apprécié par les escrocs et est devenu leur lieu de prédilecti­on car les automobili­stes sont obligés soit de s’arrêt soit d’aller au pas au niveau de ce croisement où la circulatio­n est dense et les embouteill­ages fréquents. Il y a quelques jours, une jeune médecin a été témoin d’une opération de braquage collective. Des jeunes munis de barres en métal, de pinces et de marteaux pour casser les vitres et forcer les serrures se sont faufilés entre les voitures pour repérer leurs victimes. Il s’en sont finalement pris à des vacanciers algériens auxquels ils ont subtilisé leurs affaires dans l’indifféren­ce générale de dizaines de témoins attablés dans un café non loin du lieu de l’agression. En effet, depuis longtemps, ceux qui assistent aux racketts, vols à l’arraché et braquages au niveau de ce carrefour évitent de venir en aide aux victimes pour ne pas se faire agresser à leur tour. Aujourd’hui, les riverains dans cette cité poussent un véritable cri d’alarme appelant les autorités à sécuriser davantage cette zone et mettre un terme aux agissement­s de malfaiteur­s qui braquent, volent et attaquent à l’arme blanche des passants dans l’impunité la plus totale !

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