Un championnat à trois vitesses !
Entre les quatre grosses cylindrées qui ont encore les moyens de leurs ambitions, les équipes qui se renforcent dans la limite de ce que leur permettent leurs bourses et les clubs qui agonisent : les disparités annoncent un championnat ô combien déséquili
Si nous sommes à des annéeslumière dans certains domaines et secteurs d’activité par rapport aux nations développées, c’est que nos décideurs n’ont pas de vision sur le long terme, particulièrement dans le domaine du sport où on vit encore au jour le jour. Ceci s’applique surtout aux clubs de la deuxième moitié du tableau qui souffrent le martyre sur le plan financier. Par ailleurs, ils sont deux clubs à être gérés cet été par des comités directeurs provisoires, l’Union Sportive Monastirienne et la Jeunesse Sportive Kairouanaise et pour cause : les bureaux directeurs précédents de ces deux clubs ont fini par jeter l’éponge, ne pouvant plus trouver de solutions financières pour subvenir aux dépenses quotidiennes.
Or, avec des bureaux directeurs intérimaires, il est difficile de conclure des transferts en ce mercato estival. Sans recrutements, ces clubs courent déjà à leur perte avant même le démarrage de la nouvelle saison.
Les décideurs « intérimaires » de la JSK ont eu un mal fou à convaincre trois joueurs sous contrat à reprendre les entraînements. Il Le jour et la nuit entre une EST conquérante et une USM inquiétante
s’agit de Mohamed Aouichi, Haïthem Aouini et Rami Bouchniba qui ont boudé les entraînements en guise de protestation pour émoluments
non honorés. Ce trio a accepté de reprendre les entraînements aujourd’hui, mais du temps a été perdu au passage et il est difficile outre qu’ils s’entraînent dans un climat d’instabilité pour deux raisons essentielles : le club se trouve dans un gouffre financier sans précédent et rien ne se profile à l’horizon sur le plan administratif. C’est le flou presque total. A Monastir, la situation s’est compliquée. Les joueurs sont en grève et réclament leurs arriérés pour reprendre les entraînements, probablement aujourd’hui. Des membres de l’ancien comité directeur sont revenus aux affaires pour essayer de trouver une issue à une crise qui n’a fait que s’amplifier d’une semaine à l’autre.
Le salut de ces deux clubs ainsi que celui de toutes les équipes qui connaissent des difficultés financières passe une aide matérielle de la FTF. L’Instance fédérale doit user de la manne financière émanant de la participation de l’Equipe Nationale du Mondial russe pour aider les clubs à sortir de leur gouffre financier.
Les quatre grands et les autres …
Seules les quatre grosses cylindrées du championnat ont su profiter de cette longue période d’intersaison pour affûter leurs armes. L’Espérance Sportive de Tunis, le Club Africain, l’Etoile Sportive du Sahel et le Club Sportif Sfaxien ont profité de la clôture de la saison écoulée au mois de mai (Mondial russe oblige) pour prendre le temps de se réorganiser, le CA en particulier, et de se renforcer essentiellement pour les trois autres en prévision du nouvel exercice.
Bref, on ne cessera de le répéter : l’argent est le nerf de la guerre. Si les quatre grosses pointures s’en sortent bien, d’autres beaucoup moins, mais arrivent quand même à gérer le quotidien, faire une préparation d’intersaison et recruter des joueurs dans la limite de ce que leur permettent leurs bourses, à l’image du Club Sportif d’Hammam-Lif et du Stade Tunisien. Il y a enfin les clubs qui agonisent, l’USM et la JSK en particulier.
Un championnat à trois vitesses démarrera dans moins de deux semaines avec le risque de revoir les mêmes images désolantes de violence et de contestation. Pour les plus démunis, l’arbitre du match sera le souffre-douleur. L’échappatoire d’une frustration qui dure déjà depuis des semaines.