Repartir du bon pied
Désormais, il ne sera plus permis au CA de donner parfois l’impression d’avancer à tâtons en début de parcours, avant de prendre son envol à miparcours, alors que les jeux sont déjà faits !
A l’aube de la nouvelle saison, le CA semble tenir son onze de départ où trois recrues de valeur ne seraient pas de trop au niveau des trois lignes de jeu. Au CA, quel que soit le cru du moment, les ambitions sont affichées dès le départ : jouer les premiers rôles, tenir son rang et ne pas s’éloigner de la prestigieuse C1. Pour le premier défi, c’est loin d’être inaccessible. Mais pour le second, le CA doit encore persévérer pour s’inscrire dans la durée. Du coup, pour toucher à terme au but, depuis quelques semaines, le nouvel exécutif a provoqué un changement de cycle. Et si Saber Khelifa, le buteur vedette, s’en est allé, après avoir tant écrasé la concurrence en L1, sans pour autant franchir un cap au niveau africain, ses ex-acolytes de l’exercice passé sont restés pour la plupart, et ce, à l’exception de Tijani Belaïd, parti monnayer son talent en Indonésie.
Sur ce, les responsables clubistes ont aussi enrôlé un entraîneur aguerri, en l’occurrence Jose Riga, un meneur d’hommes qui aspire tant à briller sur la scène continentale et bien entendu tunisienne. Et pour revenir à «Sabergoal», après des années de bons et loyaux services, le départ du buteur maison clubiste laisse toutefois planer un sentiment d’incertitude : le CA sans Khelifa, ça va donner quoi ? Peut-être aussi s’agit-il d’un mal pour un bien. Bridée par le passé quand Saber Khelifa est absent, l’escouade de l’attaque tient l’occasion de prouver que ses membres sont de la trempe de leur ex-capitaine.
Les Manoubi Haddad, Chamakhi, Dhaouadi et autre Khefifi savent donc ce qu’il leur reste à faire et à prouver. Quel sera donc le buteur qu’il pourrait remplacer un attaquant Chamakhi, force de frappe clubiste
de la trempe de Khelifa ? Peut-être que ce messie tant attendu n’a pas encore débarqué au CA ? Peut-être que la nouvelle organisation tactique ne l’exigera pas ? Peut-être que le CA n’aura plus affaire avec un joueur omniprésent, qui empiétait sur la zone d’action de ses coéquipiers, à vouloir trop bien faire, rétorquent certains !
La force collective plutôt que la puissance individuelle
Un fait est certain, jusque-là, avec surtout les Ben Othman et autre Zakaria Laâbidi, la philosophie de Jose Riga et le recrutement global réalisé jusqu’à présent, le profil de jeu tend à laisser imaginer que le CA sera davantage tourné vers un jeu basé sur sa force collective que sur la puissance d’un seul joueur. Et avec sa connaissance des rouages du football, le coach belge en place pourrait tirer le meilleur d’un groupe encore perfectible. En clair, il n’est plus permis au CA de donner parfois l’impression d’avancer à tâtons en début de parcours, avant de prendre son envol à mi-parcours, alors que les jeux sont déjà faits ! Là, sans vraiment avoir les coudées franches, le coach est en charge, avec le directeur sportif, de mettre en place la stratégie sportive globale dès le départ.
Bref, plus question au technicien clubiste de prendre seulement le train en marche comme par le passé. Cela dit, on saura très vite si les choix du coach sont judicieux, car seuls les résultats diront si le CA évolue dans le bon sens. Un CA qui n’a pas flambé sur le marché des transferts, quoique le retour sur investissement puisse vite intervenir.
Eviter les trous d’air
A cette période charnière de l’avantsaison, chaque recrutement doit faire l’objet d’études minutieuses. Ce fut récemment le cas pour le défenseur malien Abdoulaye Diakité, l’avant congolais Kitambala Bola Jephte qui évolue aussi avec les U20 de son pays, ainsi que l’arrière gauche (et milieu) Karim Banani, transfuge du PSV Eindhoven. Bref, il fallait éviter de dépenser sans réfléchir. Tout doux, sans s’enflammer, le «business plan» du CA prend forme sans vraiment sauter aux yeux. Sauf que si l’on y ajoute une poignée d’autres recrutements moins médiatisés que ceux précités, le CA pourrait vite remplir les blancs et se positionner sérieusement dans l’optique des trois coups. Bien entendu, il ne s’agit pas de gourmandise, ni de perfectionnisme poussé à l’excès, mais simplement d’ambition et d’objectif à atteindre.
La saison passée, le CA a de nouveau occupé les places d’accessit vers la lucrative C1. Du coup, on n’a plus parlé de ces soubresauts d’entame de parcours. Libéré par le départ du Lombard Marco Simone. Transformé par le retour de Kamel Kolsi et Bertrand Marchand, le CA a su éviter les trous d’air en championnat et reconquérir par la suite Dame Coupe. Et pour revenir à l’exercice écoulé, l’impression qu’il a dégagé tout au long de la phase retour fut celle d’une équipe conquérante et confiante. Maintenant, il y a aura la Ligue des Champions où le CA ne doit plus s’estimer en apprentissage mais faire le job «en toute humilité». En clair, l’essentiel est que l’équipe ne joue plus en deçà de son potentiel, incompatible avec les ambitions d’un club quasi centenaire.