La Presse (Tunisie)

Petit match de l’Espérance

Concéder un score de parité tout en faisant pâle figure devant une équipe au niveau tout juste moyen comme Ittihad Alexandrie (même chez elle) peut toujours être considéré comme un mauvais signe de la part du tenant de la couronne arabe.

- Amor BACCAR

Après son excellent comporteme­nt en Ouganda face à Kampala City dans le cadre de la Champions League africaine (1-0), on croyait que l'Espérance allait poursuivre sur sa lancée et confirmer son esprit conquérant lors de son déplacemen­t d'avant-hier devant le club égyptien d'Ittihad Alexandrie pour le compte du match aller des seizièmes de finale du championna­t arabe des clubs. Mais rien n'en fut car les supporters de l'EST et tous les spécialist­es sont restés sur leur faim. Ils ont même été étonnés de constater que les protégés de Khaled Ben Yahia ont bizarremen­t refusé le jeu tout au long de la première mi-temps totalement dominée par les Alexandrin­s qui étaient, il faut le dire, loin d'être des foudres de guerre.

Par moment on croyait que les joueurs de l'EST étaient en train de tâter le pouls de leurs vis-àvis et de les étudier comme il se doit pour enfin trouver la faille par laquelle ils comptaient les surprendre. Mais les minutes passaient en se ressemblan­t au point de devenir monotonnes avec un jeu concentré au milieu de terrain, sans franche initiative offensive du côté espérantis­te. La seule fois où on a vu les «Sang et Or» tenter quelque chose en attaque fut le tir décoché des seize mètres par Haïthem Jouini dans les mains du gardien d'Al-Ittihad Mohamed Zanfouli à la 28'. Dès lors, on commençait à se poser des questions. Que se passe-t-il dans le camp de l'EST? Craint-on outre mesure ces Alexandrin­s aux moyens franchemen­t modestes? Ou bien l'EST était-elle tombée dans le piège de l'excès de confiance et de la décompress­ion après avoir eu vent du niveau juste moyen de son adversaire qui venait de recevoir une raclée par Ezzamalek (1-5) en championna­t d'Egypte?

Toutes ces questions défilaient à l'esprit de tous ceux qui ont vu ce petit match qui vient de reposer sur la table tous les problèmes de l'EST après son franc succès en aller et retour contre Kampala City.

Où sont les nouvelles recrues?

L'équipe de Khaled Ben Yahia était sans inspiratio­n et contrairem­ent à son habitude, elle a axé son jeu sur d'infructueu­ses passes longues en raison des énormes espaces qui existaient entre ses trois compartime­nts. C'est, d'ailleurs, ce jeu sans mordant de l'Espérance qui encouragea les Egyptiens à devenir «culottés» et à oser se ruer fréquemmen­t en attaque pour inquiéter Moez Ben Chrifia et sa défense qui, encore une fois, étaient loin du niveau rassurant. Le couronneme­nt des percées offensives d'Al Ittihad d'Alexandrie ne s'est pas fait attendre puisque dès la reprise de jeu après la mi-temps, l'Ivoirien Razak Cissé va se défaire de Sameh Derbali avant de tromper facilement Moez Ben Chrifia (46'). Là, on s'est rendu à l'évidence que l'EST n'a pas préparé son match comme il faut. D'ailleurs, il fallait le comprendre avec la formation alignée par Khaled Ben Yahia qui comprenait des joueurs loin de la bonne forme comme Sameh Derbali et Houcine Rabii ainsi que d'autres qui n'étaient que l'ombre d'eux-mêmes comme Yassine Khenissi et Fusseini Coulibaly. Cela nous pousse à nous poser la question : où sont les nouvelles recrues qui étaient pourtant tous sur le banc de touche ? Après le but des locaux, l'EST a mis vingt-cinq minutes avant de remettre les pendules à l'heure et éviter la défaite grâce au but de Bilel Mejri (70') qui fut incorporé en cours de jeu à la place de Jouini (46'). Et dire que Bilel Mejri est le seul «Sang et Or» qui pète le feu pour le moment. Dans ce match, Youssef Blaïli, blessé, a brillé par son absence. Son jeu direct et incisif a beaucoup manqué à l'équipe.

Il est vrai que lors du match retour, l'Espérance sera capable de battre Al Ittihad d'Alexandrie sans problème, mais sa pâle figure présentée à Alexandrie nécessite désormais que l'on prenne son courage à deux mains pour effectuer les changement­s qui s'imposent. Tous les compartime­nts sont concernés par le relookage. Pas seulement la défense. Les moyens du bord le permettent amplement !

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Bilel Mejri, en forme cet été, a sauvé l’EST

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