A la merci de généreux donateurs…
Hormis les quatre grosses cylindrées du championnat qui ont les moyens de leurs ambitions, le reste des clubs de la Ligue 1 se bat, chacun à sa façon, pour assurer sa survie parmi l’élite
Etre professionnel n’est pas une mince affaire. Il faut un certain profil qui réponde à des critères bien déterminés et travailler dans un milieu qui réponde lui aussi à des normes bien précises pour prétendre justement répondre au statut de professionnel.
Si la question du professionnalisme se pose rarement dans la majeure partie des secteurs d’activité dans notre pays, ce n’est pas le cas dans le domaine du sport, le football en particulier.
Depuis le milieu des années 1990, on s’est toujours posé la question si on a bien fait les choses dans la délicate opération du passage de l’amateurisme au professionnalisme. Or, un simple constat des choses nous fait découvrir la triste et amère réalité de notre football : du professionnalisme, on n’a fait que gonfler les salaires des entraîneurs et, surtout, ceux des joueurs.
Quand on sait que la majeure partie d’entre eux, si ce n’est pas tous, ne payent pas leurs impôts, la question mérite d’être posée : quel intérêt pour l’etat tunisien d’avoir un championnat professionnel de football alors qu’il subventionne les équipes et ne touche ni impôts, ni allocations sociales ?
Quand on sait qu’un projet de sociétés sportives est enfoui dans les tiroirs du ministère de la Jeunesse et des Sports, seuls les politiques sont habilités à nous répondre.
Question de timing et de… moyens
Depuis quelques années, la Fédération tunisienne de Football insiste à copier l’europe, non pas en matière de programme de formation des jeunes ou d’éclairage des stades afin que les matches se déroulent en nocturne, mais en date de démarrage de la saison. Or, le climat en Tunisie est beaucoup plus chaud qu’en Europe. Faire jouer des matches à 16h00 est une aberration pour deux raisons essentielles. Le public censé remplir les stades se trouve forcément au bord de la plage. Quant aux joueurs, personne ne peut leur en vouloir si leur prestation est en dessous de la moyenne.
Au fait, nous ne nous attendons pas à ce que nos équipes nous livrent un football de belle facture lors de la première journée du championnat. Les joueurs disputeront les matches à partir de 16h00 sous un soleil de plomb. S’ajoute à cela une préparation pas vraiment au top pour la plupart des clubs qui agonisent à cause de leurs problèmes financiers, l’union Sportive Kairouanaise et l’union Sportive Monastirienne en particulier.
Et à vrai dire, seules les quatre grosses cylindrées du championnat arrivent encore à maintenir le cap, grâce aux généreux donateurs. L’espérance Sportive de Tunis sort du lot étant le seul club tunisien à ne pas avoir de dettes grâce à la générosité de son pourvoyeur principal, son président Hamdi Meddeb.
Mais jusqu’à quand notre championnat restera à la merci de généreux donateurs ? Pourquoi ne pas transformer les dons des présidents de clubs en actions à injecter dans des sociétés sportives ? Le jour où nos équipes passeront au statut de sociétés sportives, où on pourra doter nos stades de l’éclairage, ce qui nous permettra de faire jouer des matches en nocturne, ce jour là on pourra parler de championnat professionnel de football. En attendant, on nous prive de belles soirées estivales et footballistiques…
Enfin, le jour où notre championnat deviendra professionnel à 100%, les caisses des clubs se rempliront et la violence disparaîtra à jamais de nos enceintes sportives.