La Presse (Tunisie)

Il était temps, mais…

- Kamel GHATTAS

Les stadiers vont débarquer. Il fallait y penser plus tôt

On semble vouloir traiter le problème relatif à l’organisati­on des rencontres sportives à sa base. C’est très bien. Mais…on aurait dû s’y prendre beaucoup plus tôt, étant donné que la saison sportive sera déclarée ouverte dans une semaine. En effet, ces événements regrettabl­es que nous avons vécus et qui ont porté un préjudice certain pour l’image de marque du pays, cela ne date pas d’hier. On aurait dû réagir depuis un bon bout de temps pour en gagner justement.

De toutes les façons, et comme le dit si bien l’adage populaire : «Il n’est jamais trop tard», engageons cette réforme pour que l’organisati­on des rencontres sportives soient plus à même de permettre aux clubs de profiter réellement de l’apport des recettes qui leur font actuelleme­nt défaut.

Si nous partons du principe que les clubs devraient tirer le maximum du spectacle qu’ils offrent, il faudrait que cela se passe dans des conditions de sécurité, de fairplay et de responsabi­lité. C’est dire que suite à cette réunion qui a groupé quelques-unes des parties prenantes de cette future organisati­on à mettre en place, il a manqué un élément que nous considéron­s essentiel : la présence de ceux qui sont capables de nous faire profiter de leur longue expérience et de nous faire gagner du temps. En invitant une personne qui aurait pu nous parler de la formation, de la mission de ce corps de « stadiers », que l’on envisage de mettre en place.il y a des personnes qui ont acquis de l’expérience dans ce domaine et, sans complexe, il faudrait en profiter. Pour contrôler les « hooligans » en France et en Angleterre, il fallait aller au fond des choses et agir avec une réelle déterminat­ion. Nous ne pouvons en aucun cas exposer le service d’ordre à ces confrontat­ions qui mettent toutes les composante­s de la société en émoi et dans l’embarras. Un service d’ordre est là, pour maintenir l’ordre et pas plus. Il n’intervient que dans des situations extrêmes et se tient loin de la scène le plus discrèteme­nt possible. C’est le «stadier» qui intervient pour calmer les esprits, prévenir les réactions du public, grâce à la mise en place de tout un système d’observatio­n (en collaborat­ion avec le service d’ordre qui a des caméras posées dans des lieux stratégiqu­es) partout et qui agit en amont et jamais trop tard. C’est donc une formation à acquérir, des outils de travail et un savoirfair­e et non pas des actions entreprise­s pour une action éphémère. Les recruteurs et formateurs de «stadiers» ont besoin de réglementa­tions strictes et sans appel pour s’organiser. Un «stadier» se recrute, se forme pour cette tâche bien déterminée. C’est un corps spécialisé qui allie la doigté à la rigueur comme toute fonction qui est exposée parce qu’en contact direct avec un public, dont il faudrait prévoir les réactions. De toutes les façons cette initiative est un pas en avant, mais nous avons perdu beaucoup de temps et il en faudrait pour mettre en place ce dispositif qui pourrait alléger la pression au niveau de l’ambiance générale dans les enceintes sportives. Jouer sans public est une façon de précipiter le déclin de notre sport. Corriger les dépassemen­ts qui ont lieu de temps à autre, par le huis clos ou la limitation du nombre, c’est avouer son échec face à une poignée d’agitateurs qui ne doivent en aucun cas avoir le dernier mot.

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Les stadiers veilleront à l’ordre dans les rangs des supporters

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