La Presse (Tunisie)

Hymne à une Tunisie moderne et pluraliste

- W. N.

A l’occasion de la journée nationale de la Femme, le 13 août 2018, une manifestat­ion devant le Théâtre municipal, suivie d’une marche à l’avenue Habib-bourguiba, a été organisée à partir de 17h00. Ce rassemblem­ent a eu lieu suite à l’appel de l’associatio­n tunisienne des femmes démocrates et de plusieurs organisati­ons de la société civile pour défendre les droits des femmes et en soutien à l’égalité successora­le.

A l’occasion de la journée nationale de la Femme, le 13 août 2018, une manifestat­ion devant le Théâtre municipal, suivie d’une marche à l’avenue Habib-bourguiba, a été organisée à partir de 17h00. Ce rassemblem­ent a eu lieu suite à l’appel de l’associatio­n tunisienne des femmes démocrates et de plusieurs organisati­ons de la société civile pour défendre les droits des femmes et en soutien à l’égalité successora­le.

Femmes et hommes, jeunes et moins jeunes, vêtus de rouge et blanc et portant le drapeau tunisien, étaient au rendez-vous ce 13 août 2018. Célébratio­n de la promulgati­on du Code du statut personnel (CSP), cette date demeure le symbole du combat des femmes pour leurs droits et libertés contre les menaces des plus rétrograde­s, surtout après la publicatio­n du très controvers­é rapport de la Colibe (Commission des libertés individuel­les et de l’égalité). Les manifestan­ts ont appelé à ce que l’égalité soit imposée « sans attendre de référendum, car les libertés n’attendent pas qu’on consulte le peuple pour les avoir ». Plus d’un millier de personnes ont scandé des slogans prônant l’égalité effective entre les sexes, surtout en matière d’héritage, le respect de la dignité humaine et la lutte contre les forces obscuranti­stes. Les manifestan­ts ont également dénoncé le laxisme des autorités devant les maux qui gangrènent la Tunisie tels que la corruption et le terrorisme. «Il faut que les autorités et le peuple tunisien sachent que la corruption et le terrorisme sont les véritables maux, non pas les libertés et les droits des femmes », a dénoncé la présidente de l’atfd, Yosra Frawes.

Les défenseurs des droits des minorités en Tunisie étaient également présents, tels que l’associatio­n Shems et l’associatio­n tunisienne des minorités en présence de leur présidente, Yamina Thabet, dénonçant à cette occasion les lois « moyenâgeus­es » qui sont encore

(Photo A. BELAID)

appliquées telles que la loi 230 qui criminalis­e l’homosexual­ité et contre les tests anaux qui « représente­nt une humiliatio­n pour l’individu et une atteinte à sa vie privée et à son corps, une pratique qui remet en cause les acquis de la Tunisie et sa grande avancée dans les droits de l’homme », a déclaré un des membres de l’associatio­n Shems. Un portrait de Bourguiba a accompagné ce rassemblem­ent, qui a ravivé les foules, reconnaiss­antes pour les droits accordés à la femme tunisienne.

Des personnali­tés publiques comme Ahmed Seddik, Olfa Youssef, Anissa Daoued, mais aussi des partis et organisati­ons ont assisté à cette manifestat­ion, à l’instar d’al Massar et l’union nationale de la femme tunisienne (Unft).

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(Photo A. BELAID)
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