Le vol du bétail a augmenté à l’approche de l’aïd el Kébir
Durant les dernières semaines, 40 vols de bétail ont été enregistrés à la délégation de Bouhajla.
Le gouvernorat de Kairouan est réputé pour sa production ovine puisqu’il occupe la première place avec ses 440.000 têtes. C’est pourquoi, de nombreux intermédiaires venus d’autres gouvernorats, surtout à l’approche de l’aïd el kébir, achètent la plus grande partie de la production régionale pour la vendre dans d’autres régions à des prix excessifs. D’ailleurs, le prix du mouton a augmenté ces dernières semaines et varie entre 300 et 900 D, ce qui va obliger les citoyens de condition modeste à acheter soit un chevreau, soit 5 kilos de viande et une tête de mouton car ils ne sont pas près de priver leurs enfants des fastes culinaires de l’aïd.
Par ailleurs, les éleveurs qui ont beaucoup souffert du vol de leur bétail souhaiteraient vendre leurs moutons à des prix très intéressants, surtout que c’est leur unique source de revenus.
Notons dans ce contexte que tous les éleveurs de la région de Kairouan vivent sur le qui-vive à cause de ces bandes organisées qui agissent surtout la nuit et pendant la sieste et qui volent les moutons en toute quiétude, surtout qu’ils savent que les agents de la Garde nationale manquent de moyens de transport pour se déplacer rapidement vers les villages les plus reculés et arrêter les trafiquants. D’après le témoignage de beaucoup d’éleveurs, les voleurs utilisent souvent des véhicules loués et les tâches sont partagées entre ceux qui s’occupent du transport et ceux qui s’occupent de la liquidation des viandes du bétail auprès des boucheries clandestines et des restaurants. D’ailleurs, durant les dernières semaines, on a enregistré plus de 40 vols de bétail, dont le tout dernier à eu lieu le 2 août à la zone rurale de Boussari (délégation de Bouhajla) où 5 voleurs ont pu s’introduire, pendant la sieste, dans l’étable d’un éleveur, et voler plusieurs moutons avant de prendre la fuite en menaçant à l’arme blanche un voisin qui a voulu «se mêler de ce qui ne le regarde pas».
Et ce qui est inacceptable dans ce triste phénomène, c’est que lorsqu’un éleveur a le courage d’attraper le voleur et de le présenter à la Garde nationale, eh bien, il est emprisonné.
Les préparatifs vont bon train
Lorsqu’on visite ces jours-ci les différentes zones rurales, on remarque dans les pâturages et dans les souks hebdomadaires des scènes de marchandage, surtout que les acheteurs ont une préférence pour la race barbarine à grande queue dont la viande est très appréciée.
En ville, on entend dans la plupart des quartiers le concert des bêlements car le mouton est placé soit dans le jardin, soit dans le garage et parfois même sur le balcon ou la terrasse. Néanmoins, certains jeunes couples préfèrent d’une part acheter le mouton égorgé chez le boucher vu leur manque de temps et d’expérience, d’autre part se faire aider par les parents pour la préparation de recettes de plats traditionnels dont le «borghel», le «malthouth» à la tête d’agneau, le couscous aux «osbanes», etc. N’oublions pas l’achat à l’avance d’une quantité de farine dont on aura besoin pour préparer à domicile la «tabouna» et la «siniya» car, durant la fête de l’aïd, on se trouve privé de boulangeries qui sont toutes fermées.
Aménagement d’un vaste espace pour la vente contrôlée
Le gouvernorat de Kairouan et l’utap ont aménagé il y a trois semaines un vaste espace «du producteur au consommateur» pour la vente contrôlée du mouton. Et le prix au kilo y est accessible et varie de 10,d500 à 11,d500. D’un autre côté, on constate ces jours-ci dans les souks de Kairouan, l’aménagement d’étalages de vente de kanouns, de barbecue et d’accessoires métalliques pour les grillades. Cela sans oublier les nombreux remouleurs qui ont déjà commencé à aiguiser les lames rouillées des couteaux, des haches et des machettes. Souhaitons une bonne fête à tous d’autant plus que l’aïd El Idha revêt une grande importance pour sa dimension religieuse, sociale et civilisationnelle.