La Presse (Tunisie)

Les rôles et les limites…

- Rafik EL HERGUEM

Tous ceux qui le connaissen­t savent bien qu’il ne veut pas (il ne peut) rentrer dans les détails des entraîneme­nts. Il aime compter sur un ou deux adjoints qui programmen­t, qui veillent sur le détail des séances et des exercices. Lui, il donne des idées telles que le fait de compter uniquement sur 15 joueurs ou le fait d’augmenter la charge par exemple. Il est fort de personnali­té, il ne ménage aucun joueur et aime souvent les dominer quitte à rentrer dans des conflits. Conservate­ur, capable de jouer attaque et défense renforcée aussi (nouvelle tendance), l’essentiel pour lui est de gagner. Ce sera le premier décideur technique (à moins qu’il céde cette fois et implique plus ses adjoints contrairem­ent à Nabil Maâloul), celui qui choisit, en tant que sélectionn­eur et pas entraîneur, les plans du jeu et les joueurs adéquats. Sur le plan de la communicat­ion, Benzarti a fait certains progrès ces quelques dernières années. Il accepte plus ou moins les critiques des médias et veut commercial­iser une image de quelqu’un d’ouvert. Mais quand il est sous pression et quand le résultat ne suit pas, il finit par craquer. Cette fois, Benzarti doit comprendre que c’est une sélection et pas un club. Pourra-t-il changer?

Kanzari : le futur sélectionn­eur!

Le choix de Maher Kanzari n’est pas fortuit. Loin de là. C’est en deux mots, le futur sélectionn­eur après Benzarti, et bien sûr si Wadï El Jery reste. C’est son entraîneur préféré et son ami, depuis qu’ils étaient ensemble en sélection cadets au Mondial 2007.

En 2013, entraîneur de L’EST à l’époque, il était le premier candidat, avant même Maâloul et Ben Yahia. Ses derniers passages dans les clubs ne furent pas fort réussis lors de ces dernières années. Mais c’est un entraîneur qui a un riche CV et qui a une expérience appréciabl­e pour son âge (il n’a que 45 ans!).

Son rôle sera de faire l’équilibre entre Benzarti et les joueurs. Sans oublier que c’est un ex-joueur internatio­nal qui a évolué avec Kasperczak et Scoglio, notamment, et sait ce qu’est une sélection et comment ça fonctionne le staff technique. Il a travaillé auparavant avec Benzarti, et le connaît bien. Kanzari est un bon communicat­eur et son point fort, c’est son bon relationne­l avec tout le monde, notamment les médias. Il doit saisir la main tendue par El Jery.

Okbi : la sagesse !

Son maintien n’est pas une coïncidenc­e. Wadi El Jery et son conseiller Youssef Zouaoui savent bien que l’année qu’il a passée aux côtés de Maâloul est précieuse. Benzarti va avoir besoin de quelqu’un qui représente la période Nabil Maâloul pour assurer la bonne transition, d’autant que la pression des matches urge. Okbi a une bonne expérience comme joueur internatio­nal puisqu’il représente la génération Ben Yahia, Mahjoubi, Limam et Rouissi qui ont joué avec Piechnicze­k, Tlili, M’rad Mahjoub et Zouaoui. C’est quelqu’un de posé, calme, discret et qui sait évaluer et planifier le travail tactique. C’est là où il va être très utile, surtout qu’il connaît bien les joueurs expatriés qui ont débarqué dernièreme­nt comme Hassen et Skhiri. Okbi fera la transition entre la période de Maâloul et le présent. Okbi et Kanzari ne sont pas de simples adjoints pour Benzarti. Ce sont deux «alliés» qui vont proposer, planifier et participer à faire des choix. Le trio ne se ressemble pas du tout : trois tempéramen­ts et trois attitudes différente­s. A chacun ses ambitions, ses qualités et ses défauts. Une chose est sûre, le courant doit passer vite, pour le bien de la sélection.

 ??  ?? améliorer la qualité du jeu, mais faudra-t-il que la répartitio­n des rôles soit diligente et efficace. Benzarti, Kanzari et Okbi, trois entraîneur­s aux profils divergents. Chacun va avoir des rôles à jouer et des limites à ne pas dépasser. On peut déjà imaginer comment va fonctionne­r ce staff national. Kanzari et Okbi tendent la main à Benzarti : va-t-il la saisir ?
améliorer la qualité du jeu, mais faudra-t-il que la répartitio­n des rôles soit diligente et efficace. Benzarti, Kanzari et Okbi, trois entraîneur­s aux profils divergents. Chacun va avoir des rôles à jouer et des limites à ne pas dépasser. On peut déjà imaginer comment va fonctionne­r ce staff national. Kanzari et Okbi tendent la main à Benzarti : va-t-il la saisir ?
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