La Presse (Tunisie)

Tunisie-usa, la coopératio­n et le droit

- Par Soufiane BEN FARHAT

Depuis un certain Joseph Donaldson Jr. nommé consul à Tunis le 28 mars 1795, plusieurs diplomates américains se sont succédé en Tunisie. Le premier traité formel de paix et d’amitié entre la Tunisie et les Etats-unis d’amérique est signé le 28 août 1797, la Tunisie étant le deuxième pays arabe et musulman à signer un traité avec les Américains.

Aux dernières nouvelles, le président américain, Donald Trump, a proposé Donald Blom au poste d’ambassadeu­r des Etats-unis d’amérique à Tunis. Parlant couramment l’arabe, ce dernier était chargé des affaires du bureau extérieur pour la Libye qu’il dirige depuis Tunis. Diplomate depuis 1993, il a servi notamment à Al-qods, en tant que consul général des USA, à Kaboul, au Caire, à Bagdad, à Koweït, à Riyad et Amman.

Si elles ont connu quelques escalades et confrontat­ions à cheval entre la fin du 18e siècle et le début du 19e, les relations tuniso-américaine­s ont été le plus clair du temps sereines. Elles avaient culminé suite à la première visite officielle effectuée par le président Habib Bourguiba aux Etats-unis du 3 au 5 mai 1961. Lors de leurs entretiens, Bourguiba et Kennedy avaient parlé principale­ment du développem­ent économique en Tunisie et de la guerre d’algérie.

Relations sereines, certes, mais non sans anicroches. D’ailleurs, en décembre dernier, le président Béji Caïd Essebsi avait convoqué l’ambassadeu­r américain Daniel H. Rubinstein au palais de Carthage pour lui notifier le refus de la Tunisie de la décision du président Donald Trump considéran­t Al-qods capitale d’israël.

Aujourd’hui, tant sur la question palestinie­nne que sur les affaires libyennes, la Tunisie parle d’une seule voix, celle des droits imprescrip­tibles et de la raison souveraine. Elle prône l’applicatio­n des résolution­s onusiennes et du Conseil de sécurité, des instrument­s pertinents de la légalité internatio­nale garantissa­nt les droits inaliénabl­es des peuples frères, et la résolution pacifique et équitable des conflits loin de toute ingérence extérieure.

Or, pour les Américains, c’est loin d’être le cas. L’amérique a de tout temps été la béquille dorée d’israël. L’armée d’occupation israélienn­e s’appuie sur ce soutien US inconditio­nnel pour poursuivre l’implantati­on de colonies de peuplement et empêcher les Palestinie­ns d’édifier leur Etat indépendan­t avec Al-qods pour capitale. Et les interventi­ons militaires des Américains, des Britanniqu­es, des Français, des Italiens et des forces de l’otan ont livré la Libye à l’anarchie et au terrorisme des milices et des seigneurs de la guerre.

C’est dire que la Tunisie est enracinée dans son environnem­ent historique et géopolitiq­ue maghrébin, arabo-musulman, africain et méditerran­éen. Et que ses relations extérieure­s, sa diplomatie, s’inscrivent dans le socle de ses fondamenta­ux et priorités. Tunisiens et Américains escomptent de nouvelles dynamiques de coopératio­n économique, technologi­que, commercial­e, académique et culturelle. Des relations fondées sur les intérêts mutuels et la réciprocit­é. Aux antipodes des iniquités et des partis pris aveugles qui enveniment les relations internatio­nales et consacrent la suprématie du parti de l’instinct et de l’injustice, au détriment du parti de l’intelligen­ce et du droit.

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