La guerre contre la corruption se poursuit
La corruption gagne du terrain et les succès enregistrés par le gouvernement dans le domaine de son éradication rencontrent une résistance encore plus forte et plus tenace dans la mesure où les barons de la corruption et de la contrebande ne sont pas prêts à lâcher prise
Encore une fois, Youssef Chahed, chef du gouvernement revient sur la guerre qu’il mène contre la corruption pour réaffirmer qu’elle se poursuit sans répit et que la résistance dont font montre les corrupteurs et les corrompus ne fera que renforcer la volonté du gouvernement d’aller encore de l’avant sur la voie de l’éradication de la corruption.
Hier, le chef du gouvernement est allé voir ce qui se passe au port de Radès, considéré comme le poumon de l’économie tunisienne et l’espace où opèrent les professionnels de la contrebande et de la corruption.
Youssef Chahed était sur le terrain dans le but d’assurer le suivi des décisions prises il y a quelques mois déjà en vue de renforcer le système de contrôle et de gardiennage au sein du port de Radès. Et même si Farhat Zouaghi, directeur général de la Stam, a souligné, hier, à l’occasion de la visite du chef du gouvernement au port de Radès, que les vols ont enregistré une réduction très importante, Youssef Chahed n’a pas manqué de relever que la corruption gagne encore du terrain et que les succès enregistrés par le gouvernement dans le domaine de son éradication rencontrent une résistance encore plus forte et plus tenace dans la mesure où les barons de la corruption et de la contrebande ne sont pas prêts à lâcher prise et à «libérer le port de Radès qui accueille, selon les spécialistes près de 90% de l’ensemble des affaires de corruption à l’échelle nationale».
Le gouvernement, soutenu par l’instance nationale de lutte contre la corruption (Inlucc), a beau instaurer une législation des plus modernes en matière de lutte contre la corruption, transférer à la justice plusieurs dossiers relatifs à la compromission de beaucoup de parties dans des affaires de contrebande ou de corruption, on attend toujours du côté de l’opinion publique, des arrestations spectaculaires touchant surtout ceux qu’on appelle «les gros poissons», c’est-à-dire ceux qui ont la mainmise sur tout ce qui se passe au port de Radès. Et quand le chef du gouvernement réaffirme sa volonté et sa détermination à poursuivre sa guerre contre la corruption «dont les prémices commencent à apparaître» et quand il insiste sur le rôle prépondérant de la justice en tant que pilier fondamental de lutte contre la corruption, il semble répondre à ceux qui lui reprochent la lenteur des actions en justice intentées contre les corrupteurs, voire qui l’accusent ouvertement de mener une guerre sélective et vindicative à l’encontre des hommes d’affaires qui ne partagent pas ses idéaux qui et qui se sont rangés du côté de ses adversaires, plus particulièrement au sein de Nida Tounès.