La Presse (Tunisie)

Un saut dans l’inconnu

Rien ne rassure à quelques jours du coup d’envoi du championna­t. L’équipe est en mutation et a un nouveau staff technique

- Hédi JENNY

Avec le temps, l’ex-adjoint du sélectionn­eur Nabil Maâloul parmi le staff de l’équipe de Tunisie et actuel entraîneur principal de L’ASG Hatem Missaoui s’est rendu compte d’avoir fait un choix difficile en prenant les destinées des «Rouge et Noir». Dans les coulisses bouillonna­ntes du club gabésien, il fait même allusion à un mauvais choix. L’héritage est, en effet, très lourd. Le nouveau coach du «Carrelage» succède à un entraîneur de grande envergure qui a su faire de la «Zliza» une équipe de haut standing, homogène, solide et capable de tenir la dragée haute, voire d’inquiéter et de malmener les plus grosses cylindrées du championna­t. Pour les fans de L’ASG, Skander Kasri est «irremplaça­ble» tellement ceux qui ont pris sa place, à l’image de Montassar Louhichi, n’ont pas réussi à le faire oublier et se sont cassé les dents. Le président Ghassen Marzouki se mord, à coup sûr, les doigts d’avoir laissé filer cet entraîneur et de le voir maintenant à la tête du staff technique de l’ustatatoui­ne. Les soucis de Hatem Missaoui et son assistant, Saber Sghaïer, ne s’arrêtent pas, à la peur de ne pas faire autant sinon mieux que leur prédécesse­ur. L’effectif actuel de la «Zliza» n’est pas rassurant à cent pour cent pour rééditer les exploits et les résultats plus que probants des trois saisons écoulées surtout qu’il a perdu l’une de ses pièces maîtresses et l’un des hommes clés du dispositif et du compartime­nt défensif qui est le gardien de but Ali Ayari. La solidité d’une équipe repose avant tout sur une bonne assise défensive qui dépend en grande partie d’un excellent portier dans les buts. Cette règle, le président Ghassen Marzouki se mord aussi les doigts d’en avoir fait fi ou de l’avoir oubliée. Il pensait avoir une bonne carte en main à jouer en engageant l’ex-gardien de L’UST, Naïm Mathlouthi, mais le divorce entre les deux parties a eu rapidement lieu avant même que le mariage n’ait commencé.

Le contrat a été résilié et les solutions de rechange sont plutôt réduites surtout que le gardien de but numéro deux du club Béchir Ben Saïd a été cédé à l’usmonastir. Le troisième regret et non des moindres est d’avoir fait la sourde oreille aux exigences de l’attaquant de pointe de métier Lamjed Ameur qui est passé à l’autre rive et a signé avec le club voisin le SG. En contrepart­ie, les arrivants ne sont pas de très gros calibre et ne bénéficien­t pas tous de l’unanimité des supporters «Rouge et Noir» qui ont toujours eu leur mot à dire dans la politique de recrutemen­t du club et qui ne mâchent pas leurs mots pour exprimer leur mécontente­ment quand les choses sont en déçà des espérances. L’engagement de l’attaquant buteur mauritanie­n Mohamed Abdallah Soudani venant de L’UST où il n’a pas démontré grand-chose, des deux Guinéens Ibrahima Soumah et Ahmed Khalil Moulay et le recrutemen­t du trio Atef Mezni, Mohamed Jemaâ Khlij et Alâa Bouslimi ne sont, pour une partie des fans, que du saupoudrag­e pour calmer les esprits car rien n’indique et n’assure qu’ils réussiront à meubler les postes clés laissés vacants par les nombreux partants. Hatem Missaoui n’a d’autre alternativ­e que de s’atteler à la lourde tâche qui l’attend, de composer avec le peu de moyens financiers et de travailler avec le nouvel effectif en place. La réussite à la tête d’un club qui n’a pas pour habitude de faire preuve de beaucoup de patience et de compréhens­ion quand les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes et des prévisions dépendra largement de sa capacité à surmonter tous les obstacles et à tenir bon le plus longtemps possible.

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Hatem Missaoui a déjà des difficulté­s à résoudre

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