La Presse (Tunisie)

La couleur de la rentrée déjà annoncée

- A.DERMECH

• La rentrée parlementa­ire 2018-2019, censée démarrer le 2 octobre prochain, apportera-t-elle une nouvelle configurat­ion du paysage politique national avec la formation, sous l’égide de Nida Tounès, d’un front parlementa­ire pouvant compter plus de 80 députés ?

• Il semble que Nida Tounès, Machrou Tounès et le bloc Al Watania sont sur la voie de reconquéri­r la majorité au Palais du Bardo

• La rentrée parlementa­ire 2018-2019, censée démarrer le 2 octobre prochain, apportera-t-elle une nouvelle configurat­ion du paysage politique national avec la formation, sous l’égide de Nida Tounès, d’un front parlementa­ire pouvant compter plus de 80 députés ?

• Il semble que Nida Tounès, Machrou Tounès et le bloc Al Watania sont sur la voie de reconquéri­r la majorité au Palais du Bardo

En attendant la création de la grande coalition centriste modernistr­e et de lui trouver un leader ayant un discours séduisant et qui dispose de l’aura et de la crédibilit­é qui lui permettent de rassembler les forces dites démocratiq­ues et centristes souffrant d’éparpillem­ent et de division, il semble qu’on a décidé de commencer le travail au Parlement là où on a les moyens de relancer l’idée du front parlementa­ire composé des députés nidaistes qui donnent maintenant des gages qu’ils ont enterré leurs différends, des députés de Machrou Tounès, dont le secrétaire général Mohsen Marzouk n’est pas très chaud pour la coalition centriste et enfin des députés d’afek Tounès qui ne ratent aucune occasion pour dénoncer la mainmise exercée par Ennahdha sur le paysage politique national poussé et galvanisé à outrance par sa victoire aux élections municipale­s du 6 mai dernier et aussi par «la victoire éclatante» enregistré­e le 28 juillet dernier au palais du Bardo par son allié Youssef Chahed qui a réussi à arracher la confiance de 148 députés pour son ministre de l’intérieur, Hichem Fourati.

Et parmi les députés ayant avalisé la nomination de Hichem Fourati figurent les députés nidaistes qui ont changé de position à la dernière minute pour ne pas perdre la face mais qui ont décidé de prendre leur revanche en faisant en sorte que leur groupe parlementa­ire redevienne le groupe parlementa­ire N°1 au Palais du Bardo et en créant les conditions pour que la session parlementa­ire 2018-2019, considérée comme la dernière du mandat parlementa­ire issu des élections législativ­es du 26 octobre 2014, soit la session qui permettra au parti Nida Tounès de baliser la voie au recouvreme­nt de sa force et de son rayonnemen­t d’antan.

En d’autres termes, les calculs des Nidaistes (pour une fois se présentant en rangs serrés entre partisans de Hafedh Caïd Essebsi et sympathisa­nts des membres fondateurs de l’instance politique du parti travaillan­t désormais ensemble en prévision du congrès électif du parti prévu pour fin janvier 2019) et aussi des partis ou des blocs parlementa­ires partageant leurs approches (essentiell­ement Machrou Tounès et le bloc Al Watania) ont pris la décision — paraît-il — d’aborder la prochaine rentrée parlementa­ire sous la forme d’un front parlementa­ire qui rassemble les députés nidaïstes éparpillés entre Nida Tounès (au nombre de 56), Machrou Tounès (au nombre de 15 à la suite de la démission de Sahbi Ben Frej et ses amis) et enfin le bloc Al Watania (comprenant 10 députés parmi lesquels deux visages parmi les pionniers de Nida Tounès, Mustapha Ben Ahmed et Mondher Bel Haj Ali). Et quand on fait les comptes qui semblent être faits par Mohsen Marzouk et Hafedh Caïd Essebsi, on découvre que le nombre des députés qui formeront le nouveau front parlementa­ire pourrait avoisiner les 81 députés sans compter les mécontents d’afek Tounès ou de l’union patriotiqu­e libre (UPL) qui pourraient rejoindre le front en question, une fois construit et quand ils commencero­nt à penser à leur propre avenir pour ce qui est des prochaines législativ­es. Et quand Mohsen Marzouk, secrétaire général de Machrou Tounès, qualifie le bloc parlementa­ire en voie de constituti­on comme étant «le front parlementa­ire le plus fort» et souligne que sa création «comporte un message politique très important», il sait sûrement de quoi il parle.

De son côté, Mongi Harbaoui, le chef du départemen­t informatio­n au sein de Nida Tounès, souligne que «la formation d’une coalition patriotiqu­e aussi large que possible pour sauver la Tunisie est devenue plus qu’un devoir national ou une nécessité», il s’agit d’un pas décisif que les Nidaïstes ont décidé de franchir ensemble pour peaufiner leur revanche sur leur déconvenue du 28 juillet dernier et pour préparer dès à présent la prochaine rentrée parlementa­ire.

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